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Pollution à Paris : la circulation alternée a eu un « impact visible »

L'agence de surveillance de l'air en Ile-de-France a mesuré une baisse de 6 % de la concentration de particules lorsque la mesure est entrée en vigueur.

Le Monde avec AFP

Publié le 14 mai 2014 à 06h39, modifié le 14 mai 2014 à 08h44

Temps de Lecture 3 min.

 Nuage de pollution à Paris, le 11 mars 2014.

Le bilan de la circulation alternée instaurée le 17 mars en plein pic de pollution en région parisienne est enfin dressé : la concentration de particules a été réduite de 6 %, mais il faut revoir la méthode des plaques d'immatriculation et mieux choisir son moment.

« Une réelle diminution de l'exposition aux particules et une diminution encore plus forte de l'exposition au dioxyde d'azote liée à la mise en place de l'action a pu être révélée », constate Airparif, l'agence de surveillance de l'air en Ile-de-France, dans un rapport publié mercredi 14 mai.

Une telle mesure, déjà existante à Athènes ou dans les grandes villes italiennes, avait été mise en place en 1997 pour lutter contre le dioxyde d'azote. Mais il s'agissait d'une première pour lutter contre une pollution aux particules PM10, matières microscopiques en suspension déclarées cancérigènes par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

– 6 % DE PARTICULIERS PM10

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Entre 5 h 30 et minuit, la diminution induite par la mesure est estimée à plus de 6 %, soit une baisse de 4 microgrammes par mètre cube de PM10, à proximité du trafic et notamment sur les grands axes parisiens. Le chiffre atteint les 10 % pour le dioxyde d'azote en journée sur le périphérique. Le dioxyde d'azote est un gaz irritant pour les bronches formé lors des processus de combustion des moteurs de voiture. Dans les zones éloignées, « l'impact est moins perceptible » avec une amélioration de 2 % pour les PM10.

Pour réaliser ce calcul, Airparif a modélisé et comparé les émissions polluantes des véhicules circulant le 17 mars avec celles d'un lundi de trafic « normal », en l'occurrence celui du 10 mars. Ce jour-là, le seuil d'information avait été dépassé (concentration de plus de 50 microgrammes par mètre cube d'air).

La mesure de circulation alternée a été prise par le gouvernement samedi 15 mars, dix jours après le début d'un épisode de pollution allant crescendo qui affectait particulièrement la région parisienne. La photo de la tour Eiffel à peine visible derrière un voile grisâtre a fait le tour du monde.

La tour Eiffel prise dans la pollution, le 13 mars.

Le 17 mars, le dépassement du seuil d'information étant attendu, les véhicules aux immatriculations impaires ont été interdits de circulation. En échange, tous les transports en commun étaient gratuits. A Paris, la circulation s'est révélée de 18 % inférieure à celle du lundi précédent, de 13 % en petite couronne et de 9 % sur la grande couronne, selon Airparif, et le seuil d'information n'a pas été atteint.

Mais, pour l'agence, viser les véhicules en fonction de leur plaque d'immatriculation n'est pas la bonne méthode. « Elle ne permet pas de cibler de façon sélective les véhicules les plus polluants », souligne-t-elle, précisant : « Des véhicules très émetteurs, de plaques impaires, ont circulé ce jour. »

« CONDITIONS PAS COMPLÈTEMENT RÉUNIES »

Autre problème : le moment choisi. La circulation alternée a le plus d'impact quand la pollution est forte et stagnante, soit une situation anticyclonique, peu de vent et une forte inversion de température, phénomène typique en hiver quand le sol se refroidit durant la nuit et qu'un grand soleil chauffe l'air en altitude, provoquant un couvercle empêchant la dispersion des polluants.

Or, selon Airparif, « ces conditions n'était pas complètement réunies lors de la journée du 17 mars ». Un vent d'ouest avait commencé à souffler deux jours avant, et l'inversion de température, pourtant prévue, n'a pas eu lieu.

La circulation alternée a un « impact quantifiable et visible », conclut Aiparif, mais il faut « une action pérenne de grande envergure sur le trafic » pour s'attaquer à la pollution chronique, et pas seulement aux pics, qui touche entre 1 et 4 millions de Franciliens chaque année.

En Ile-de-France, 30 % des émissions de PM10 sont émises par l'industrie, 25 % par le transport routier, 25 % par le secteur résidentiel et tertiaire (chauffage au bois) et 15 % par l'agriculture (labourage, engins agricoles).

Le Monde avec AFP

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