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Google ciblé par une nouvelle plainte en Europe

Lagardère, Axel Springer et quelque 400 autres acteurs du numérique vont porter plainte à Bruxelles contre le moteur de recherche pour abus de position dominante. Certains cependant ne s’associent pas à cette initiative.

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Une enquête sur la position dominante de Google avait déjà été ouverte il y a trois ans et demi par Bruxelles, à la suite du dépôt de 18 plaintes.

Par Fabienne Schmitt, Anne Bauer

Publié le 14 mai 2014 à 11:50

Nouvelle alerte pour Google en Europe. A l’occasion de la première conférence de l’Open Internet project (OIP), qui se déroule ce jeudi à Paris pour défendre la neutralité du Net, plusieurs dizaines d’acteurs européens du numérique (start-up, éditeurs en ligne, associations de consommateurs... regroupés au sein de l’OIP) vont annoncer leur intention de déposer une plainte contre le géant américain auprès de la Commission européenne, pour abus de position dominante. Le moteur de recherche est de nouveau accusé de promouvoir ses propres services et de dégrader ceux de ses concurrents.

Une enquête avait déjà été ouverte il y a trois ans et demi par Bruxelles sur ce thème, à la suite du dépôt de 18 plaintes. Début février, le commissaire européen à la concurrence Joaquin Almunia avait déclaré avoir obtenu de Google des concessions suffisantes pour résoudre le problème à l’amiable sans requérir donc à une procédure contentieuse avec des amendes à la clé. Ce qui a déclenché l’ire des plaignants. « Nous sommes en phase de conciliation, il nous faut expliquer aux plaignants pourquoi nous pensons que les concessions proposées par Google sont bonnes et recueillir leurs arguments », explique le porte-parole du commissaire à la Concurrence.

« Pourquoi nous avons peur de Google »

Mais en coulisse, on s’agite. L’OIP profite des élections européennes pour sensibiliser les esprits et faire un « coup médiatique ». La démarche intervient un mois après la publication d’une tribune très remarquée de Mathias Döpfner, PDG du groupe allemand de presse Axel Springer (« Bild », « Die Welt »...), titrée « Pourquoi nous avons peur de Google » dans laquelle il explique à quel point la presse est démunie face à « l’ogre » américain.

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Si Springer est partie prenante à la plainte, tous les éditeurs européens ne le sont pas. Ainsi l’association française de la presse d’information politique et générale (AIPG), fédérant les quotidiens et newsmagazines, s’y refuse. « Nous croyons plus aux discussions qui donnent lieu à des partenariats qu’à des actions de ce type », plaide Denis Bouchez, son directeur général. Il y a un peu plus d’un an, l’AIPG obtenait de Google la création d’un fonds abondé de 60 millions d’euros pour financer des projets numérique de la presse. Elle contestait alors l’indexation par Google d’articles de journaux, sans contrepartie financière .

Des rendez-vous sont encore programmés entre les plaignants et la Commission européenne. L’affaire n’est donc pas encore close. Et en dernier recours, il est toujours possible de se retourner vers la Cour de justice européenne du Luxembourg pour contester une décision de la Commission européenne.

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