Plus rien ne semble arrêter les démons de la barbarie qui se sont emparés de la Centrafrique depuis le déclenchement de la crise qui a plongé le pays dans le gouffre. Le week-end dernier, c’est un présumé incendie volontaire d’une maison où étaient enfermées 13 personnes qui a provoqué une horreur qui s’est répandue comme une traînée de poudre. Ce mardi [le 13 mai], c’est le corps d’une journaliste française qui a été retrouvé.

Non contents de s’éventrer à la hache ou de se lyncher en plein jour, au nez et à la barbe des forces de défense et de sécurité, des éléments de l’ex-rébellion Séléka, soupçonnés d’avoir commis ce crime odieux, seraient passés au supplice du feu. Et, selon toute vraisemblance, ils s’en prennent également à ceux qui sont venus témoigner du drame que vivent les populations, puisque ce mardi, le corps de Camille Lepage, photojournaliste française en reportage dans le pays, a été retrouvé par une patrouille de la force Sangaris, lors d’un contrôle d’un véhicule conduit par des éléments antibalaka.

La barbarie prend le pas sur la fraternité

Dans cette région où sévit la plus grande insécurité, due à l’horrible haine entre les ex-rebelles de la Séléka et leurs frères ennemis antibalaka, tous les coups sont permis. Depuis les sales règlements de comptes entre chrétiens et musulmans, il ne semble plus y avoir de limite à l’horreur dans le pays. Tout se passe comme si les communautés qui vivaient en harmonie autrefois ont subitement perdu la tête ainsi que toutes les valeurs du vivre-ensemble.

Ce énième crime vient rappeler malheureusement la tragédie silencieuse qui se poursuit en Centrafrique et face à laquelle la communauté internationale semble impuissante. Mais à qui la faute ? Les Centrafricains ne peuvent d’abord que s’en prendre à eux-mêmes. Car, avant d’appeler les autres à venir les aider à mettre un terme à la guerre, il leur faut d’abord apprendre à revivre ensemble. Lorsque la barbarie prend le pas sur la fraternité, le pays ne peut que s’enfoncer dans le gouffre de l’horreur.