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Économie

Et si l'Europe n'achetait plus du gaz russe mais iranien

Si la crise ukrainienne vire au conflit avec la Russie, les prix du gaz vont s'envoler. Mais il y a une alternative: construire des gazoducs pour acheminer la production de l'Iran.
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Un ouvrier manipule une valve de gazoduc près de Kiev en Ukraine
Un ouvrier manipule une valve de gazoduc près de Kiev en Ukraine
Sipa

Le gaz russe était au centre des conversations ce matin lors de la présentation de la 28ème édition du rapport Cyclope sur les marchés mondiaux des matières premières. Aujourd’hui, les prix du gaz sont relativement stables. Mais ils pourraient augmenter brutalement si la situation ukrainienne venait à dégénérer.

Gazprom a ordonné au fournisseur de gaz ukrainien de lui régler son ardoise de 3,5 milliards de dollars. Et à partir de juin, le géant russe ne devrait signer que des contrats prépayés avec l’Ukraine. Or comme le dit Francis Perrin, directeur de la rédaction de Pétroles et gaz arabes, Kiev est incapable de le faire. Et si Moscou met sa menace à exécution, l’Ukraine sera alors tentée de siphonner le gaz destiné à l’Europe. Ce qui serait un coup dur pour le Vieux Continent même si la part du gaz russe transitant par le territoire ukrainien n’est plus que de 26% contre 80% il y a trois ans.

"L'Iran se positionne"

Les experts de Cyclope ont ensuite évoqué l’hypothèse du gaz iranien qui pourrait pallier au gaz russe. Un scénario plausible, mais à long terme. Il faut construire des gazoducs et ça prend des années. Cela suppose aussi que les sanctions économiques vis-à-vis du régime des mollahs soient levées. Le processus suit son cours et, aujourd’hui, la situation en Ukraine ne justifie pas qu’il soit accéléré.

Francis Perrin affirme aussi que même si l’Europe a besoin de gaz, il est illusoire d’imaginer que les capitales du Vieux Continent fassent cavalier seul vis-à-vis des Etats-Unis. "Il y a une unité et l’Union européenne n’a pas l’intention de la casser. Mais l’Iran se positionne. Le pays a indiqué qu’il était prêt à proposer des contrats de service attrayants aux compagnies européennes, ce qui n’était pas le cas auparavant".

Téhéran est dans une logique de reconquête de parts de marché. Depuis la révolution islamique de 1979, l’Iran a perdu du terrain face à la Russie et l’Arabie Saoudite. Vendre du gaz iranien à l’Europe est une vieille lune. Le chah l’évoquait déjà il y a 40 ans.

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