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Ukraine : Obama et Hollande menacent Moscou de « coûts » supplémentaires »

Lors d’un entretien téléphonique, les Présidents américains et français se sont mis d’accord pour souligner que « la Russie devra faire face à des coûts supplémentaires importants si elle maintient son attitude provocatrice et déstabilisatrice » en Ukraine.

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Le secrétaire d’Etat américain John Kerry s’est à nouveau entretenu avec ses homologues britannique, français, allemand et italien

Par Claude Fouquet

Publié le 16 mai 2014 à 07:26

Barack Obama et François Hollande ont mis en garde la Russie contre des « coûts » supplémentaires si elle persistait à déstabiliser l’Ukraine, a indiqué vendredi la Maison Blanche après une conversation téléphonique entre les présidents américain et français.

A neuf jours de l’élection présidentielle prévue en Ukraine, « les présidents ont souligné que la Russie devra faire face à des coûts supplémentaires importants si elle maintient son attitude provocatrice et déstabilisatrice », a précisé l’exécutif américain dans un communiqué.

Le QG de la Garde nationale ukrainienne à Donetsk sous le contrôle des séparatistes

Des séparatistes armés pro-russes ont pris vendredi soir le contrôle du quartier général de la Garde nationale ukrainienne à Donetsk, l’un des centres de l’insurrection pro-russe dans l’est de l’Ukraine, selon une journaliste de l’AFP sur place. Dans la soirée, des hommes en armes et avec le ruban de Saint-Georges, porté par les séparatistes dans l’est de l’Ukraine, sont entrés dans le quartier général des forces spéciales du ministère de l’Intérieur. Ces derniers semblent n’avoir pas opposé de résistance.Jeudi déjà, les insurgés pro-russes ont continué d’étendre leur contrôle, comme à Antratsyt, dans la région de Lougansk, où une mairie de quartier est tombée aux mains de dizaines d’insurgés armés, selon un journaliste de l’AFP sur place.

Le scalpel plutôt que le marteau

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Plus tôt dans la journée de vendredi, Washington avait tenu à rappeler à Moscou que ce rendez-vous politique doit se tenir coûte que coûte. A Londres, cité sous couvert d’anonymat par l’AFP, un responsable américain qui s’exprimait après une rencontre à Londres entre le secrétaire d’Etat américain John Kerry et ses homologues britannique, français, allemand et italien, a évoqué la possibilité de nouvelles sanctions économiques contre Moscou.

Les premières séries de sanctions économiques prises par Washington et Bruxelles contre Moscou visaient « à faire usage du scalpel plutôt que du marteau », a déclaré ce responsable en ajoutant « nous pouvons faire beaucoup de choses pour créer ce saignement. »

Américains et Européens travaillent à « envoyer un message aux séparatistes pro-russes et à Moscou pour leur dire que toute tentative d’empêcher les élections provoquera une nouvelle série de dommages pour la Russie, y compris des sanctions par secteur » économique, a prévenu ce haut responsable, rappelant les « vulnérabilités » de l’économie russe.

Un message répété ce matin par le ministre français des affaires étrangères qui était l'invité de l'émission "HARDTalk" sur la BBC. « Nous espérons que les élections seront justes et nous demandons aux Russes de ne pas se mêler de cela » a notamment expliqué Laurent Fabius sur l’antenne de la BBC mais aussi sur son compte Twitter.

Et pour enfoncer un peu plus le clou en matière de sanctions, le ministre français n'a pas écarté le fait que les occidentaux pourraient mettre sur la table le refus de tous les investissements russes dans le cas où Moscou bloquerait le processus d'élections en Ukraine. "Nous allons décider en Octobre" a encore expliqué Laurent Fabius.

Pour l'heure cependant, "nous avons pris deux degrés de sanctions, on va voir ce qui se passe" a encore indiqué le ministre français en soulignant un peu plus tard que les occidentaux demandent " que la Russie respecte la souveraineté des autres, comme nous respectons la sienne".

En rappelant que pour y parvenir, les occidentaux n'ont à leur disposition que trois moyens : "la négociation, la discussion et les sanctions".

Moscou pourrait commander deux Mistrals supplémentaires à la France, selon Ria Novosti

Alors que la vente de vente par la France de deux navires de guerre de type Mistral provoque un bras de fer entre Washington et paris, l'agence russe Ria-Novosti avance que Moscou pourrait à terme commander deux autres porte-hélicoptères de ce type."Après de longs débats il s'est avéré que l'acquisition de Mistrals répondait tout de même aux besoins de construction d'une marine équilibrée pour la Russie. Et il est probable que la Russie commande finalement deux bâtiments supplémentaires, ce qui contribuerait à la réhabilitation du statut russe de la Crimée" explique Konstantin Makienko, directeur adjoint du Centre d'analyse stratégique et technologique cité par l'agence de presse russe.Les deux premiers bâtiment de classe Mistral sont en effet normalement destinés à intégrer la flotte russe du Pacifique. Sauf à envisager que l'un des deux bâtiments soient finalement affecté à la flote de la mer noire. Cette semaine, le secrétaire d'Etat John Kerry a réaffirmé à son homologue français Laurent Fabius l'hostilité de Washington à ce que Paris livre à Moscou des navires de guerre, en raison de la crise ukrainienne.

« La coopération étroite avec la Russie » doit se poursuivre, selon Merkel

Pour autant, le camp occidental n’avance pas toujours en ordre serré sur ce dossier. Dans un entretien publié ce vendredi, la Chancelière allemande Angela Merkel souligne par exemple qu’à « moyen et long termes », « la coopération étroite avec la Russie » devait se poursuivre. Mais, tient-elle à préciser, cette coopération a besoin « d’un minimum de valeurs communes ».

Par ailleurs, selon Reuters, le Canada bien qu’ayant imposé lui aussi de nouvelles sanctions en début de semaine, s’est démarqué" de son voisin américain. Ottawa n’as pas ajouté dans sa liste de personnalités visées, deux proches de Vladimir Poutine _ Sergei Chemezov, qui dirige le conglomérat Rostecet et Igor Sechin, patron de Rosneft _ .au prétexte qu’ils onnt des liens d’affaires avec le pays

Timochenko souhaite un référendum sur l’adhésion à l’UE et à l’Otan

Ioulia Timochenko propose de tenir - parallèlement à la présidentielle du 25 mai -un référendum sur l’adhésion du pays à l’Union européenne et à l’Otan.« Si nous voulons accéder à la paix, nous devons enfin devenir une partie intégrante du monde démocratique. Cette question doit être réglée lors d’un référendum national ukrainien. Ce dernier doit se dérouler parallèlement à l’élection présidentielle » a-t-elle déclaré.Et d’ajouter : « nous devons enfin prendre une décision définitive concernant le statut de l’Ukraine en tant qu’Etat unitaire, son adhésion à l’UE et sa participation aux systèmes collectifs de maintien de la paix. Il est temps de faire un choix historique .»

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Les menaces des Occidentaux interviennent alors que les affrontements entre l’armée ukrainienne et les séparatistes armés se multiplient dans l’est de l’Ukraine près d’un mois après le lancement d’une opération « antiterroriste » qui visait à rétablir le contrôle de Kiev sur les régions sécessionnistes.

L''ONU s'inquiète de la détérioration des droits de l'Homme dans l'est du pays

La situation des droits de l'Homme a connu "une détérioration alarmante" dans l'est de l'Ukraine en proie à une insurrection armée pro-russe ainsi qu'en Crimée rattachée à la Russie à l'égard de Tatars, selon un rapport de l'ONU rendu public vendredi à Kiev.Moscou a immédiatement réagi en fustigeant le "manque total d'objectivité" de ce rapport. Le rapport couvrant la période du 2 avril au 6 mai énumère "de nombreux exemples spécifiques de meurtres, tortures, passages à tabac, enlèvements, actes d'intimidation ciblés et quelques cas de harcèlement sexuel, pour la plupart perpétrés par des groupes antigouvernementaux bien organisés et bien armés dans l'est du pays".Il évoque également "le harcèlement" et les "persécutions" visant les Tatars de Crimée, minorité musulmane de la péninsule ukrainienne rattachée en mars à la Russie.

L’un des fils du vice-président américain recruté par le producteur ukrainien de gaz Burisma

C’est l’information qui agite les milieux pro-russes prompts à y voir la volonté main-mise des occidentaux et surtout des américains sur l’Ukraine. Le groupe Burisma, le plus gros producteur de gaz privé d’Ukraine, vient de s’offrir les services du fils cadet du vice-président américain, Joe Biden. Dans un communiqué publié le 12 mai sur son site, Burisma annonce en effet que Robert Hunter Biden sera en charge de la direction juridiquede la société aidera l’entreprise dans ses relations à l’international.

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