La cour d'appel d'Aix-en-Provence vient de réformer un jugement du tribunal de grande instance de la ville qui n'avait pas retenu de mobile raciste après une ratonnade, le 20 décembre 2011. Ce soir-là, cinq jeunes Tunisiens dormaient dans un cabanon agricole du hameau des Baïsses, dans les environs d'Aix. Un paysage de champs, dans lesquels les paysans font souvent appel à des clandestins. Soudain, des coups sur la porte, sept hommes vêtus de treillis dehors, certains portant cagoules, plusieurs armés. Ils se font passer pour des policiers, se mettent à frapper, à coups de crosse, de rangers, de gomm-cogne… Puis ils repartent dans la nuit.
Auparavant, ils avaient pris le temps d'acheter le matériel nécessaire à leur ratonnade, et s'étaient donné rendez-vous en échangeant des textos, certains très explicites : «Poulet c bon pour toi ce soir on fai la mission on a acheté Tou si qui Fo.»
De retour chez lui, l’un des agresseurs avait ensuite fait ce récit, toujours par SMS, à l’un de ses copains, qui n’avait pu venir :
Pourtant, le parquet d’Aix-en-Provence avait choisi une «simple» convocation par officier de police judiciaire (procédure réservée à des faits mineurs), au lieu d’orienter par exemple vers une instruction. Contre l’évidence, il n’avait surtout pas retenu de mobile raciste. A l’audience, en première instance, la représentante du ministère publi