Investissements étrangers : 70% des Français approuvent le veto de l'Etat

Investissements étrangers : 70% des Français approuvent le veto de l'Etat

    Carton plein pour Arnaud Montebourg. Selon un sondage* BVA pour i>télé-CQFD et «le Parisien» - «Aujourd'hui en France», le décret accordant à l'Etat un droit de veto pour éviter qu'une entreprise française travaillant dans des secteurs stratégiques (énergie, eau, transports, télécoms ou santé) passe sous pavillon étranger est plébiscité : 70â??% des Français y sont ainsi favorables.

    Le ministre de l'Economie, qui rêve de « patriotisme économique », voit sa ligne politique renforcée. « Toutes les catégories de Français approuvent cette idée quels que soient leur âge, leur catégorie socioprofessionnelle », analyse l'institut. Politiquement, Montebourg ratisse très largement à gauche, puisque 90â??% de ses sympathisants approuvent son initiative. Mais une majorité des sympathisants de droite (56â??%) y sont également favorables malgré les cris d'orfraie de Jean-François Copé, le président de l'UMP, qui l'a qualifié de « foucade ».

    Prouver son efficacité

    En privé, le ministre de l'Economie fait le modeste. « C'est le décret Valls, pas Montebourg, confie-t-il en cajolant le Premier ministre. Je veux rendre hommage à son sens de la décision, sa rapidité d'action, sa fermeté. » Une façon de souligner le poids politique pris désormais par l'axe Valls-Montebourg au sein de ce gouvernement. « Nous sommes les deux faces de solutions semblables : l'autorité de l'Etat. Il y a entre nous une forme de parenté », dit-il.

    Reste à savoir si ce décret, qui doit encore passer sous les fourches caudines de Bruxelles, sera efficace, notamment dans la négociation ardue avec General Electric sur Alstom. Et en matière d'efficacité, Montebourg a encore quelques gages à donner si l'on en croit notre sondage : 65â??% des Français estiment que c'est un ministre « pas efficace », même si les sympathisants de gauche sont une majorité (57â??%) à penser l'inverse.

    Certes, le « patriote » Montebourg n'est ministre de l'Economie que depuis un mois et demi. Mais depuis mai 2012, celui qui fut en charge du Redressement productif collectionne les échecs, parfois retentissants. De l'affaire des hauts-fourneaux de Florange qu'il voulait nationaliser au rachat de SFR par Numericable dont il ne voulait pas. C'est donc sur les résultats que le bouillant Montebourg est attendu. Car, comme il aime le souligner lui-même avec un faux accent bourguignon, « c'est à la fin de la foire qu'on compte les bousesâ?¦ »

    * Sondage réalisé les 15 et 16 mai 2014 auprès d'un échantillon de 1â??072 personnes. Méthode des quotas.