Les Suisses refusent d'adopter un salaire minimum à 3 300 euros

Les Suisses refusent d'adopter un salaire minimum à 3 300 euros

    Après des mois de débats, les Suisses ne vont pas adopter le salaire minimum le plus élevé du monde. Selon les estimations, seulement 23% des votants au référendum d'initiative populaire qui se tenait, ce dimanche jusqu'à 12 heures, se sont dits favorables à faire passer le salaire minimum dans le pays doit passer à 18 euros de l'heure, soit 3 300 euros pour 42 heures mensuelles quand le SMIC en France est à 9,43 euros l'heure.

    Les premiers résultats publiés par les autorités cantonales montrent que le non l'emporte à Genève (66,2%) et à Bâle (62,8%). Le canton de Vaud a pour l'instant aussi dit nettement non au salaire minimum (74%).

    Cette initiative était combattue par la droite et le Conseil fédéral mais aussi les patrons qui y voyaient un danger pour l'emploi. « Nous avons le taux de chômage général et le taux de chômage des jeunes les plus bas d'Europe (3,2% et 3%), nous avons les salaires les plus élevés au monde, notre système est basé sur les conventions collectives de travail, et cela marche», a lancé Stéphanie Ruegsegger de la Fédération des entreprises romandes en ajoutant que l'adoption d'un tel salaire minimum viendrait «casser le système.»

    «Ce salaire minimal mettrait des emplois en danger et rendrait l'accès à la vie professionnelle encore plus difficile pour les personnes peu qualifiées et les jeunes», avait surenchéri le gouvernement. Par ailleurs, le risque serait aussi de voir les prix grimper dans de nombreux secteurs de la consommation.

    Ces résultats sont conformes aux derniers sondages. 64% des personnes interrogées étaient contre même si le principe a déjà été accepté dans les cantons de Neuchâtel et du Jura mais refusé dans les cantons de Vaud et de Genève.