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Les réseaux sociaux sortent gagnants des élections indiennes

Une proximité inédite entre électeurs et candidats a vu le jour grâce à Internet, conduisant à la victoire du nationaliste hindou Narendra Modi.

Par  (New Delhi, correspondance) et Ndeye Diobaye (Le Monde Académie)

Publié le 17 mai 2014 à 08h22, modifié le 17 mai 2014 à 09h37

Temps de Lecture 3 min.

Affiche de campagne pour le candidat du BJP Narendra Modi dans l'Etat du Gujarat, le 16 mai.

La campagne électorale indienne qui s'est soldée, vendredi, par la victoire du nationaliste hindou Narendra Modi, s'est jouée en partie sur les réseaux sociaux. Les débats ont envahi Facebook ou Twitter comme jamais auparavant.

« Aux dernières élections de 2009, un seul candidat avait un compte Twitter et il était suivi par 6000 personnes », rappelle Raheel Khursheed, l'un des dirigeants de Twitter en Inde. Cinq ans plus tard, presque tous les candidats y ont leur profil et plus de 56 millions de tweets portant sur les élections se sont échangés depuis le début de l'année.

Lire aussi sur le résultat des élections : En Inde, les défis qui attendent Narendra Modi

Plusieurs applications comme Google Elections Hub ou iElect, pour Twitter, ont été spécialement conçues pour couvrir la campagne électorale, suivre les polémiques en temps réel ou repérer les candidats les plus cités.

Les médias sociaux tirent profit de la hausse du taux de pénétration d'Internet et de la baisse des prix des terminaux pour y accéder, comme les smartphones. Internet compte près de 200 millions d'utilisateurs en Inde, ce qui place le pays au troisième rang mondial, dont une majorité de jeunes urbains. Les réseaux sociaux ont été utilisés par les partis politiques pour cibler cet électorat.

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« ALLER VOTER EST DEVENU TRÈS TENDANCE »

« Ils ont permis d'intéresser les jeunes à la politique, de les impliquer alors qu'ils sont d'ordinaire abstentionnistes. Aller voter est devenu très tendance », analyse Shaili chopra, l'auteur du livre The big conect (ed. Random House India, non traduit). Le taux de participation lors de ces élections a été l'un des plus élevés de l'histoire de l'Inde. Une proximité inédite entre électeurs et candidats a vu le jour.

Certains ont utilisé Google Hangouts pour discuter avec les internautes, et Whatsapp a permis la retransmission de discours dans des zones rurales. Twitter fait désormais partie du paysage médiatique Indien et le quotidien Economic Times consacre par exemple une rubrique aux tweets du jour. A Bangalore, capitale high tech de l'Inde, une attention particulière a été prêtée aux réseaux sociaux.

« Nous lui avons accordé des moyens exceptionnels, avec quinze militants à plein temps au QG de Bangalore et plus de 1000 sympathisants partout dans le Karnataka », explique Prakash Sesharaghavachar porte-parole du parti nationaliste Hindou du BJP dans le Karnataka, l'Etat dont Bangalore est la capitale. Le parti a été l'un des plus présents sur les réseaux sociaux avec des sympathisants intervenant, parfois violemment, à la moindre critique de leur candidat.

L'équipe concurrente du parti du Congrès a également utilisé les réseaux sociaux comme une tour de contrôle. « On a scruté les changements dans l'opinion et repéré les intérêts du moment », explique le directeur de campagne de Nandan Nilekani, candidat battu à Bangalore. Le Parti de l'homme ordinaire, ou AAP, s'en est servi pour collecter des fonds, et aussi coordonner ses campagnes de porte à porte grâce à l'application Whatsapp qui permet d'échanger des SMS groupés gratuitement.

« L'influence des réseaux sociaux doit être toutefois mesurée, explique Shaili Chopra, car ils ne peuvent pas convertir à eux seuls les électeurs mais ils sont devenus nécessaires pour tout candidat. »

L'usage des réseaux sociaux qui a explosé pendant la campagne, reste soumis à une législation très stricte en matière de liberté d'expression. Une loi datant de 2008 prévoit des peines de prison et de lourdes amendes pour les médias sociaux et leurs utilisateurs en cas de diffamation.

Si les réseaux sociaux ont aidé à nourrir le débat politique, les élections ont, à leur tour, bien servi les entreprises du secteur. Facebook compte désormais 100 millions d'utilisateurs en Inde. Twitter y a enregistré une forte progression et l'Inde fait désormais partie des 10 pays au monde en terme d'utilisateurs. Une performance d'autant plus appréciée, qu'aux Etats-Unis, le réseau social twitter peine à se développer. « Twitter sort gagnant des élections Indiennes », se félicite M Khursheed.

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