Bolloré exporte Autolib' aux Etats-Unis
BlueIndy, c'est le nom du service d'autopartage 100 % électrique de Bolloré inauguré hier à Indianapolis.
Par Antoine Boudet
Ironie de l'histoire, c'est à Indianapolis, ville qui un temps rivalisa avec Detroit comme capitale de l'industrie automobile des Etats-Unis, que le groupe Bolloré a inauguré hier BlueIndy, qu'il présente « comme le plus grand service d'auto-partage 100 % électrique des Etats-Unis ». Le clin d'oeil est d'autant plus appuyé que la capitale de l'Etat de l'Indiana accueille toujours sur son célèbre anneau de vitesse les fameux « 500 miles » et autres courses où se déchaînent les chevaux moteurs de monstres pétaradants, gros consommateurs de carburant.
C'est donc au coeur de ce midwest où la voiture est plus qu'un moyen de transport, une vraie religion, que le groupe de l'industriel breton, Vincent Bolloré, exporte pour la première fois, hors des frontières françaises, sa solution complète d'autopartage de véhicules électriques, déclinée de ses désormais célèbres Autolib' à Paris. Pour cette nouvelle vitrine, destinée à promouvoir ce système outre-Atlantique, Bolloré investira près de 35 millions de dollars.
L'assemblage restera à Turin
BlueIndy, le nom commercial du service, après donc Autolib' à Paris, Bluely à Lyon et Bluecub à Bordeaux, comprendra en principe dans un horizon de huit mois, 500 véhicules électriques et 200 stations urbaines équipées de 1.000 bornes de charge.
En termes d'empreinte écologique, le système BlueIndy ne sera pas vraiment « zéro émission » : les lourdes batteries proviendront soit d'une usine au Canada, soit de Bretagne, et seront livrées à Turin (Italie) chez Pininfarina, qui assemblera les véhicules, comme les Autolib' parisiennes, pour les expédier aux Etats-Unis.
Après Indianapolis, le groupe français espère décrocher le marché de Londres, où il est chargé d'harmoniser le réseau de points de chargement de véhicules électriques, puis convertir les Asiatiques. Il négocie avec la cité-Etat de Singapour et convoite le marché du site touristique d'Angkor Vat, au Cambodge.
A. Bo.