Près de sept salariés européens sur dix (67%) disent être sollicités par leur travail en dehors des heures de bureau, le temps consacré à l'activité professionnelle étant un sujet de préoccupation croissante, selon un baromètre rendu public mardi 20 mai.
L'enquête Edenred-Ipsos a été menée en ligne en janvier auprès de 8.800 salariés européens de huit pays (Allemagne, Belgique, Espagne, France, Italie, Portugal, Suède et Grande-Bretagne).
Il en ressort que 67% des salariés interrogés disent être sollicités par leur travail en dehors de leurs horaires professionnels, 49% de temps en temps et 18% souvent. Chez les managers, il sont plus de 80%.
Alors que les salariés pointent un brouillage accru de la ligne séparant vie privée et vie professionnelle, près d'une entreprise sur deux (46%) équipe ses employés avec une connexion internet et un téléphone portable. La proportion grimpe à 94% en Suède, le pays le moins équipé étant la Belgique (28%), tandis que la France est dans la fourchette haute avec 55%.
Interrogés sur leur principale préoccupation professionnelle, les salariés européens citent le niveau de salaire (40%) et le maintien de l'emploi (38%), mais aussi le temps consacré au travail (22%).
Ce sujet est une préoccupation croissante dans certains pays comme l'Allemagne (+12 points en un an), la Grande-Bretagne (+ 6 points) l'Espagne (+3) ou la France (+2, cité par 19% des salariés).
8 salariés sur 10 se disent heureux au travail
En Suède, c'est même le premier sujet de préoccupation cité par les salariés (43%) devant les salaires et l'emploi, et en Allemagne, la thématique est pratiquement au même niveau (30%) que l'emploi (32%) et les salaires (39%).
Mais l'emploi est aussi une préoccupation croissante dans pratiquement tous les pays et naturellement ceux ayant un chômage élevé (+17 points en Espagne, +16 en Italie, +11 en Belgique ou encore +6 en France, par rapport à 2008). A l'inverse, l'intérêt pour les salaires diminue partout.
Même dans les pays où la croissance est positive, les salariés sont peu nombreux à estimer qu'il leur serait facile de retrouver un emploi en cas de perte de leur emploi actuel (55% en Suède, 43% en Allemagne, ou 34% en Grande-Bretagne). Dans ceux où la croissance est en berne ou négative, la confiance est encore inférieure (34% en France, 28% en Espagne, 21% en Italie , 19% au Portugal) à l'exception de la Belgique (47%).
Quel que soit le pays, plus de huit salariés sur dix se disent heureux (souvent ou de temps en temps) au travail. Mais les Français sont "les plus démotivés d'Europe" (38% contre 29% en moyenne en Europe).
(Avec AFP)