Que se passe-t-il ?
Le Soudan du Sud est un tout nouvel Etat, séparé du Soudan en juillet 2011, après un référendum d’autodétermination. Ce référendum avait été obtenu après une guerre de 22 ans, qui avait fait des millions de morts.
Toutes les questions ne sont cependant pas réglées et la paix est précaire entre Soudan et Soudan du Sud, riche en pétrole.
Mais ce n’est pas de là que vient le conflit actuel. Ce sont en fait les tensions au sein du parti au pouvoir au Soudan du Sud qui ont déclenché les violences actuelles.
En 2013, le vice-président Riek Machar tente de ravir la présidence à Salva Kiir, qui limoge tout le gouvernement.
Le 15 décembre, de violents affrontements ont lieu dans la capitale, Juba, et les violences se propagent vite à tout le pays.
Aux différents politiques opposant les deux hommes se greffent ensuite des luttes ethniques entre peule Dinka, dont est issu Salva Kiir, et peuple Nuer, dont est issu Riek Machar.
Salva Kiir et Riek Macha avaient signé signé le 9 mai à Addis Abeba, en Ethiopie, un "accord pour mettre fin à la crise au Soudan du Sud", prévoyant notamment l'arrêt des combats. Mais ceux-ci ont très vite repris.
Interrogés par l’AFP, début mai, les observateurs estimaient qu'une trêve serait difficile à instaurer, avec d'une part une coalition rebelle hétéroclite composée de déserteurs de l'armée, d'ethnies diverses et peut-être de mercenaires venus du Soudan voisin, et d'autre part une armée gouvernementale dont la structure hiérarchique semble faible. "Certaines commandants cherchent à agir selon leur bon vouloir, sans instructions. Nous pouvons donc nous attendre à un parcours semé d'obstacles", expliquait alors Simon Monoja Lubang, chercheur à l'Université de Juba.
Ce lundi, les pourparlers entre belligérants en cours à Addis Abeba ont été à nouveau suspendus pour 12 jours, a annoncé l'Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad), organisation est-africaine qui assure la médiation. C'est la troisième fois que ces pourparlers sont interrompus depuis qu'ils sont entrés dans leur deuxième phase mi-février.