Publicité

Après Credit Suisse, BNP Paribas en première ligne aux Etats-Unis

Selon le « New York Times », l’amende du groupe français pourrait dépasser 5 milliards de dollars. La banque a les reins suffisamment solides pour faire face au règlement du litige.

0203509992124_web.jpg
Bnp Paribas

Par Véronique Chocron

Publié le 20 mai 2014 à 19:23

Après le « plaider-coupable » auquel , la voie est désormais ouverte pour un règlement du litige entre BNP Paribas et les autorités américaines. Celles-ci entendent en effet sanctionner très sévèrement des opérations en dollars, réalisées par la banque française entre 2002 et 2009 dans des pays soumis aux sanctions économiques des Etats-Unis, comme l’Iran, Cuba, la Birmanie, la Libye ou le Soudan. Selon le « New York Times », qui cite des sources bien informées, BNP Paribas serait « la prochaine banque sur la liste à plaider coupable dans les prochaines semaines », et le montant de l’amende devrait « dépasser les 5 milliards de dollars ». D’autres journaux anglo-saxons citent plutôt des sanctions de l’ordre de 3,5 milliards de dollars.

Quelles seront les conséquences d’une telle amende sur l’établissement ? Lors de son assemblée générale annuelle, le 14 mai, le directeur général du groupe, Jean-Laurent Bonnafé, s’est dit « très confiant dans la capacité de la banque à gérer cette situation difficile ». « Si l’amende atteint au final 5 milliards de dollars, c’est-à-dire 3,6 milliards d’euros, cela reste gérable, estime un analyste. BNP Paribas a généré environ 6 milliards d’euros de bénéfice net par an ces trois dernières années. Si on tient compte de la provision déjà constituée de 800 millions d’euros pour ce litige, on peut donc s’attendre à ce que l’amende représente environ la moitié du résultat net attendu en 2014. Le groupe reste donc largement bénéficiaire. Il n’y a pas de remise en cause fondamentale ».

Une amende de plusieurs milliards de dollars, en amputant les bénéfices, pourrait toutefois remettre en cause le niveau de dividende promis aux actionnaires et dégrader légèrement le ratio de solvabilité de la banque. Selon l’analyste Jean-Pierre Lambert, chez Keefe, Bruyette & Woods, une pénalité de 5 milliards de dollars entraînerait, sous réserve que la banque ne distribue aucun dividende pour 2014, un recul de son ratio de fonds propres durs à 10,3 %, contre 10,6 % à la fin du premier trimestre 2014. Soit un niveau qui resterait très confortable.

Une lourde sanction pourrait en outre entraîner, au-delà de ces conséquences financières immédiates, des « risques potentiels », en particulier sur son activité aux Etats-Unis. « Certaines contre-parties américaines pourraient, en fonction de leurs obligations en matière de conformité, souhaiter réduire leurs activités avec des banques ayant plaidé coupable, note Jean-Pierre Lambert. Il faudra voir également les conséquences de contraintes opérationnelles qui pourraient être imposées par les autorités américaines ».

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres
Publicité