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Gaz : un accord à 400 milliards de dollars entre la Chine et la Russie

Gazprom et le géant pétrolier chinois CNPC ont signé un contrat d'approvisionnement de trente ans pour 400 milliards de dollars.

Le Monde avec AFP

Publié le 21 mai 2014 à 13h37, modifié le 21 mai 2014 à 16h57

Temps de Lecture 3 min.

Une station de Gazprom en Ukraine.

Le contrat est à la hauteur des deux nations : en tout point gigantesque. Après une décennie de négociations, la Chine et la Russie ont conclu, mercredi 21 mai, un méga-contrat d'approvisionnement en gaz. L'accord a été signé par CNPC, le géant pétrolier chinois, avec le russe Gazprom, en présence de Vladimir Poutine et de son homologue chinois, Xi Jinping.

Montant de l'opération pour la Russie, qui fournira le gaz : 400 milliards de dollars (291 milliards d'euros). Sa durée : trente ans. « C'est un nouvel accomplissement majeur dans la coopération énergétique stratégique » entre les deux pays, s'est félicité CNPC. Le président russe, Vladimir Poutine, a salué « un accord qui satisfait les deux parties ».

Dans le détail, le millier de mètres cubes sera acheté 350 dollars (255 euros), selon les médias russes. Le volume livré à la Chine gonflera progressivement « pour atteindre dès 2018 quelque 38 milliards de mètres cubes par an », a indiqué CNPC.

DIX ANS DE DÉSACCORD SUR LES PRIX

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Soucieux de garantir ses sources d'approvisionnement énergétique, Pékin était en négociations depuis dix ans avec Moscou. Selon des chiffres officiels, la Chine – premier pays consommateur d'énergie du monde – a importé l'an dernier 53 milliards de mètres cubes de gaz naturel, soit un bond de 25 % sur un an.

De son côté, la Russie souhaitait conclure cet accord afin de s'assurer des débouchés pour Gazprom sur le gigantesque marché chinois. Les pourparlers ont cependant longtemps achoppé sur le prix du gaz naturel.

Aucun détail à ce sujet n'a été dévoilé par CNPC ni par les médias officiels chinois. Les termes d'un accord-cadre signé en 2009 prévoyaient initialement que le volume de gaz livré par la Russie pourrait s'élever jusqu'à près de 70 milliards de mètres cubes, un chiffre qui a été réduit de moitié dans l'accord final.

Lire (édition abonnés) : Article réservé à nos abonnés Pékin et Moscou s’unissent face aux « ingérences »

« PALLIER LES SANCTIONS EUROPÉENNES »

L'accord a été signé par CNPC, le géant pétrolier chinois, avec le russe Gazprom, en présence de Vladimir Poutine et de son homologue chinois, Xi Jinping.

Pour la BBC, la conclusion de ce gigantesque contrat a été accélérée par la position critique de Vladimir Poutine, acculé par la crise ukrainienne. « L'objectif évident de ce contrat est de permettre à la Russie d'obtenir un second marché, afin de pallier les sanctions européennes », note le média britannique. Preuve de la fébrilité de Moscou pour aboutir à cet accord, la signature n'a été obtenue qu'à 4 heures du matin à Shanghaï.

Si Moscou a probablement dû « revoir à la baisse ses exigences », note la BBC, « l'ouverture des portes économiques chinoises pourrait constituer la plus grande réussite de ce contrat ». L'accord pourrait en effet rapidement ouvrir la voie à la signature d'autres contrats entre les deux puissances orientales, notamment dans les infrastructures de transport et d'énergie. 

« Cette signature pourrait symboliser une transition importante, qui voit se parachever, tant au point de vue économique que géopolitique, le détournement de la Russie de l'ouest vers l'est. »

« BEAU SUCCÈS POUR POUTINE »

« C'est un beau succès pour Poutine, qui pourra se targuer en rentrant à Moscou d'avoir réussi à conclure des négociations qui traînaient depuis plus de dix ans », a commenté Raffaello Pantucci, chercheur du Royal United Services Institute for Defence and Security Studies (RUSI), un institut britannique.

« Au milieu des vives tensions avec les Occidentaux à propos de l'Ukraine, les Russes en particulier voulaient se sortir de ces discussions en Chine et prouver qu'ils avaient d'autres alternatives substantielles [hors d'Europe] ».

La menace russe d'interrompre les livraisons à l'Ukraine inquiète l'Union européenne, qui importe le quart de son gaz de Russie et dont près de la moitié transite par l'Ukraine. « Les livraisons de gaz ne devraient pas être interrompues. Je compte sur la Russie pour maintenir cet engagement », a écrit M. Barroso dans un courrier à M. Poutine rendu public mercredi par la Commission européenne.

« Si on envisage le pire, de manière purement théorique, le gaz qui ne serait pas livré en Europe peut être envoyé (...) en Chine », a rétorqué le premier ministre russe, Dmitri Medvedev, dans un entretien à l'agence Bloomberg. Washington et Bruxelles ont déjà adopté des sanctions diplomatiques et économiques sans précédent contre des sociétés russes et des dizaines de personnalités russes dans le bras de fer diplomatique le plus intense entre Occidentaux et Russes depuis la chute de l'URSS.

Lire notre reportage (abonnés) : Article réservé à nos abonnés Ukraine : l'Europe redoute une nouvelle « guerre du gaz »

Le Monde avec AFP

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