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Royal : « Je ne pense pas que nous pourrons sortir du nucléaire »

La ministre de l'écologie et de l'énergie juge qu'un « socle » de 50 % d'atome dans le mix électrique français est « un atout dans la transition énergétique »

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Publié le 21 mai 2014 à 17h43, modifié le 21 mai 2014 à 17h48

Temps de Lecture 3 min.

Ségolène Royal le 4 avril.

Auditionnée mercredi 21 mai en fin de matinée par la commission d'enquête parlementaire sur les coûts de la filière nucléaire, Ségolène Royal s'est livrée à un vibrant plaidoyer en faveur de la transition énergétique et des énergies renouvelables, tout en écartant la perspective d'un abandon de l'atome.

« Je ne pense pas que nous pourrons sortir du nucléaire », a déclaré la ministre de l'écologie et de l'énergie, rappelant que le développement de la filière électronucléaire avait été « un choix de l'Etat ».

En 2011, alors qu'elle était candidate à la primaire socialiste pour l'élection présidentielle, Ségolène Royal tenait un tout autre discours. Interrogée par Greenpeace, elle se disait favorable à une sortie du nucléaire en France « à échéance de 40 ans maximum », ajoutant : « Un plan d'action sera défini dès le début du quinquennat pour rendre irréversible ce changement de la politique énergétique. […] Si nous pouvons aller plus vite, nous le ferons. » Et de fixer un cap intermédiaire : « En attendant la sortie complète […] , il faut avoir réduit la part du nucléaire à 50 % de la production d'électricité avant 20 ans. »

Désormais aux affaires, la ministre s'en tient à l'engagement de François Hollande de réduire de 75 % à 50 % la part de l'atome dans le mix électrique français à l'horizon 2025 grâce à la « montée en puissance » des filières renouvelables.

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« Un socle de production nucléaire à 50 % est un atout dans la transition énergétique qui s'engage », défend-elle. Mettant à l'actif de l'atome les bons résultats de la France en matière d'émissions de gaz à effet de serre – « 8 tonnes par an et habitant contre 12 tonnes en moyenne européenne » –, elle prend comme contre-modèle l'Allemagne, dont la décision de s'affranchir totalement du nucléaire l'a contrainte à relancer des centrales thermiques au charbon fortement émettrices de CO2.

FESSENHEIM : « UNE RECONVERSION »

Au cours de cette audition, Mme Royal a été vivement prise à partie par plusieurs députés de l'opposition sur le dossier de la centrale nucléaire de Fessenheim, dont le gouvernement a annoncé la fermeture fin 2016.

Interpellée par Michel Sordi (Haut-Rhin, UMP) sur le « choc économique et social » que constituera l'arrêt des deux réacteurs alsaciens – dont dépendent selon lui 2 200 emplois –, elle a mis en avant « une reconversion plutôt qu'une fermeture ». Ajoutant, au risque que ses propos soient perçus comme une provocation : « C'est peut-être même une chance pour Fessenheim d'être la première [centrale] à être arrêtée. »

Reprenant une idée déjà émise par François Hollande lors de la campagne présidentielle, la ministre propose de faire du site alsacien « un pôle d'excellence du démantèlement », afin de positionner la France sur un marché mondial qui se chiffre aujourd'hui, indique-t-elle, à « 400 centrales à démanteler ». Il y a là, assure-t-elle, « une énorme opportunité à saisir », qui pourrait « maintenir sur le site peut-être autant d'emplois qu'il y en a maintenant » et donner à ce territoire « une chance nouvelle de développement économique ».

Poussée dans ses retranchements par les parlementaires UMP, la ministre a proposé de constituer avec toutes les parties prenantes – EDF, salariés, collectivités territoriales - « un groupe de travail » dans lequel elle a promis de «s'impliquer personnellement ». Et d'annoncer : « Je vais employer toute ma capacité de conviction auprès de la gouvernance d'EDF pour que ce problème soit réglé de façon contractuelle ».

Elle espère parvenir à cette sorte d'accord à l'amiable « avant la loi sur la transition énergétique », dont elle a annoncé la présentation en conseil des ministres fin juin ou début juillet. Une recherche de consensus à marche forcée qui s'apparente à une gageure, sachant que depuis deux ans, le dossier de Fessenheim, autour duquel s'est cristallisée l'opposition des pro et des antinucléaires, est resté au point mort.

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