La tribune de Sarkozy est «à côté de la plaque» juge Cambadélis

 

    Les réactions se multiplient autour de la tribune de Nicolas Sarkozy publiée ce jeudi

    A l'UMP comme ailleurs, toutes les personnalités politiques interrogées ont leur mot à dire.

    Le Premier secrétaire du PS,

    Jean-Christophe Cambadélis

    lui aussi prend la plume pour répondre à Nicolas Sarkozy. Et

    . Dans une tribune (nettement moins longue), le patron de Solférino voit dans ce texte une «critique sévère mais juste de 10 ans de droite en Europe», ainsi que «l'annonce du retour de l'ancien président à la présidentielle». Sans surprise, très critique, Jean-Christophe Cambadélis poursuit : «Loin d'être une réflexion sur l'avenir de l'Europe, c'est une tentative de répondre à plusieurs électorats, de droite et d'extrême droite.»  Et de conclure qu'il s'agit d'un «exercice qui est

    à côté de la plaque

    ».

    A trois jours des élections européennes, l'ex-chef de l'État ne mentionne pas une seule fois le nom de l'UMP. Un silence que regrette

    Xavier Bertrand

    , député UMP de l'Aisne, alors que

    .«C'est important qu'il s'engage pour l'Europe, mais beaucoup de nos électeurs, beaucoup de nos candidats auraient aimé qu'il s'engage aussi pour l'UMP» a-t-il confié jeudi dans les couloirs de l'Assemblée nationale. Selon lui, Nicolas Sarkozy aurait dû préciser «pour qui il voterait, parce que je pense que pour l'UMP c'est important».

    C'est peu dire que

    François Fillon

    a guère goûté

    Après avoir considéré sur la forme que «ce n'est pas l'événement central de la campagne», il désapprouve désormais sur le fond la proposition de l'ancien Chef de l'Etat qui appelle à «suspendre immédiatement» les accords de Schengen.

    «Avant de parler de suspendre Schengen, commençons par nous doter d'une politique migratoire française qui soit à la hauteur de ce qu'attendent nos concitoyens», a déclaré François Fillon sur i>TELE.«Je préconise que l'on réforme Schengen. On ne revient pas --d'ailleurs, Nicolas Sarkozy ne propose pas de revenir là-dessus -- sur la libre circulation des personnes. Ce serait un retour en arrière absolument invraisemblable. C'est pour ça que je dis qu'il faut le réformer, pas le suspendre, pour que la politique migratoire à l'intérieur de l'Union européenne et de Schengen soit une politique commune.»

    Sur RTL, le patron de l'UMP,

    Jean-François Copé

    a qualifié le texte de «remarquable» et affirmé partager la même «vision de l'Europe.» «Je souhaite que la tribune apporte des voix, c'est une synthèse de ce en quoi nous croyons.»

    Le député-maire UMP de Troyes,

    François Baroin

    , l'a jugé «utile, nécessaire et efficace.» Lui qui avait «souhaitée» cette tribune «pense que la parole (de Nicolas Sarkozy) est bienvenue avant ces élections», car «il a été le chef d'Etat dans la plus grande crise financière traversée depuis 1929, il a été l'un des leaders, il a un rôle historique avec Mme Merkel sur la stabilité progressive de la zone euro.»

    Au contraire,

    Marine Le Pen

    a brocardé le «comique de répétition» que constitue à ses yeux la tribune pour l'Europe de Nicolas Sarkozy qui «tous les six mois depuis des années, vient refaire les mêmes promesses aux Français.» «Durcir Schengen ? Nicolas Sarkozy a fait cette promesse quand il était ministre de l'Intérieur entre 2002 et 2007, puis pendant la campagne présidentielle de 2007, puis encore durant son quinquennat à plusieurs reprises, et enfin en 2012 pendant sa seconde campagne présidentielle. Il n'en a bien sûr jamais rien fait, laissant l'Europe devenir une passoire de plus en plus trouée et organisant vers la France une immigration aussi massive qu'avec le PS», a dénoncé la présidente du FN dans un communiqué.

    Quant à

    José Bové

    , député européen EELV, il a trouvé que l'ex-Chef de l'Etat parle de l'Europe uniquement par rapport à lui.» Il est contre l'idée de «remplacer Schengen», car «aujourd'hui Schengen c'est la libre circulation des individus au sein de l'Union européenne. Mais il faut construire une politique commune sur la question de la circulation.»