La France accumule les mauvaises nouvelles sur le front économique. Après la croissance nulle du premier trimestre, une série d'indicateurs ont été publiés, jeudi 22 mai, par Markit et par l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Tous font état d'une conjoncture des plus médiocres au mois de mai.
BAISSE DE L'INDICE DU SECTEUR MANUFACTURIER
Les premières estimations « flash » des indices Markit des directeurs d'achat montrent que le secteur privé en France a renoué avec une phase de contraction après deux mois de croissance. L'indice du secteur manufacturier est retombé à 49,3 contre 51,2 en avril, la barre des 50 séparant progression et recul de l'activité. Celui du secteur des services est repassé à 49,2 contre 50,4 en avril. Les économistes interrogés par Reuters pensaient qu'ils resteraient tous deux en territoire positif. L'indice PMI composite s'est logiquement inscrit lui aussi sous la barre des 50 à 49,3 (contre 50,6 en avril).
Les entreprises interrogées par Markit font état d'un recul, pour la première fois depuis cinq mois, des nouvelles commandes à l'export et de la baisse du volume des commandes effectivement reçues pour le deuxième mois consécutif. L'emploi recule pour le septième mois d'affilée, « le taux de suppression de postes atteignant son plus haut niveau depuis février » . « L'accélération de la baisse des nouvelles affaires et du recul de l'emploi en mai illustre la persistance du malaise économique, lequel rend fort peut probable l'installation d'une reprise véritable au cours des prochains mois », estime Jack Kennedy, économiste de Markit.
L'EMPLOI EN BERNE DANS LE BÂTIMENT ET LES SERVICES
L'Insee, de son côté, a publié une rafale d'enquêtes de conjoncture franchement médiocres. Les optimistes se raccrocheront probablement à la stabilité du climat des affaires en mai et au fait que l'indicateur de retournement est resté dans la zone indiquant une situation favorable. Pour autant, il n'y a pas de quoi pavoiser : si l'indicateur conjoncturel est stable dans le commerce de détail et dans le commerce de gros et proche de son niveau moyen de longue période, il a perdu un point dans l'industrie et reste très dégradé dans le bâtiment et dans les services, deux secteurs dans lesquels l'emploi est plus particulièrement en berne.
A moins d'un sursaut auquel il est difficile de croire lorsque l'on additionne les contre-performances françaises aux derniers mauvais chiffres de la croissance dans la zone euro, il y a de forts risques, comme le souligne l'économiste de Markit, que la progression du PIB français « continue de décevoir au deuxième trimestre ».
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