Frédéric Martel : "Ne dites plus Internet, mais les internets !"

#Tech24, l'émission high-tech de France 24 dont Le Point.fr est partenaire, a rencontré l'auteur de "Smart". Un tour du monde rafraîchissant qui balaie beaucoup d'idée reçues.

Par

Frédéric Martel.
Frédéric Martel. © Sipa

Temps de lecture : 2 min

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Frédéric Martel est écrivain et chercheur, auteur de neuf livres dont Mainstream, où il décrivait en 2010 la guerre de la culture et des médias, traduit depuis dans une vingtaine de pays. Chroniqueur à France Info et animateur depuis huit ans de Soft Power, le magazine sur les industries créatives et le numérique de France Culture, il a publié le 23 avril Smart, aux éditions Stock (408 pages, 22 euros), un travail de terrain qui s'appuie sur des centaines de témoignages recueillis de la Silicon Valley à Tokyo, du Brésil à Washington, de Soweto à Mexico, de Tel-Aviv à Cuba ou encore à Gaza, pour décrire un monde connecté, globalisé, mais, c'est une surprise, particulièrement territorialisé.

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En effet, d'après l'auteur, une autre géopolitique d'Internet se dessine. Sa conviction ? "Nous vivons avec l'idée qu'Internet est global, identique partout. Or, il est partout différent. Les conversations numériques sont toutes singulières. En enquêtant sur le terrain dans une cinquantaine de pays, j'ai constaté que le numérique était très fragmenté, très territorialisé ; que sa dimension globale était très limitée. C'est la thèse principale de ce livre Smart et c'est pourquoi je parle des "internets" au pluriel et avec un "i" minuscule. On ne peut pas comprendre le Web depuis son seul ordinateur. À l'idéologie et aux chiffres déversés par les géants du Net, il faut opposer l'enquête de terrain."

Internet, par nature anxiogène

Surtout, il remet en cause la méfiance des élites par rapport à Internet. "Le numérique est par nature anxiogène, car il rebat toutes les cartes. La peur qu'il suscite est donc légitime. Mais je ne souscris pas aux visions pessimistes comme celle d'Alain Finkielkraut. Non, Internet ne menace pas notre identité, notre langue ni notre culture. Il peut même les nourrir, les conforter. Et cette méfiance ne vient pas seulement des élites, elle vient aussi des peuples. Or, Internet peut redonner du pouvoir aux individus, et rendre la vie, les objets, la ville plus intelligente, plus "smart", ce qui explique le titre de ce livre. En 2025, on estime que 7 milliards de personnes seront connectées, contre 2,7 milliards aujourd'hui. Une autre géopolitique d'Internet se dessine."

Bref, Smart est une enquête passionnante qui bouscule bien des idées reçues pour comprendre les enjeux du monde qui vient. Mais aussi enthousiaste : Internet ne doit pas nous faire peur, il sera ce que nous en faisons. Dans #Tech24, l'émission high-tech de France 24 dont Le Point.fr est partenaire, il parle de ce Web chinois qui fonctionne de manière autonome, de celui très limité à Cuba, ou encore de la carte d'identité électronique déployée en Inde comme du "potentiel de transformation sociale" que permet le Web à Kibera, en Afrique du Sud.

REGARDEZ l'interview de Frédéric Martel dans #Tech24 :


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Commentaire (1)

  • Lukrane

    Pourquoi citer Alain Finkielkraut ? Cet homme n'a rien apporté au domaine de la pensée, il n'est à l'Académie que par copinage. Le citer est une perte de place dans votre article.