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Billet de blog 23 mai 2014

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Tribune de Sarkozy : la Roumanie se sent visée

L’ancien président de la République française s’est exprimé ce jeudi dans une tribune publiée par Le Point et Die Welt. Il y explique notamment pourquoi il voudrait réformer la politique d’immigration de l’Union européenne. Ce qui a fait réagir en Roumanie.

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L’ancien président de la République française s’est exprimé ce jeudi dans une tribune publiée par Le Point et Die Welt. Il y explique notamment pourquoi il voudrait réformer la politique d’immigration de l’Union européenne. Ce qui a fait réagir en Roumanie.

>> Retrouvez les articles de Newsroum.fr, blog des étudiants en journalisme du Celsa en Roumanie du 17 au 28 mai. 

“Il faut suspendre immédiatement Schengen I et le remplacer par un Schengen II.”  Nicolas Sarkozy donne le ton dans la tribune qu’il publie aujourd’hui dans les colonnes de l’hebdomadaire Le Point. Il propose que “les pays membres ne pourraient adhérer (à Schengen II, ndlr) qu’après avoir préalablement adopté une même politique d’immigration.” Il ajoute qu’il faut “cesser de croire au mythe de l’égalité des droits et des responsabilités entre tous les pays membres.”

Dans le viseur, les pays candidats à l’entrée dans l’espace Schengen : Chypre, la Croatie, la Bulgarie et surtout la Roumanie, où les réactions politiques sont mitigées. De passage dans notre rédaction ce matin, le président du Parti national libéral (PNL) Crin Antonescu reste mesuré face à un Nicolas Sarkozy dont il partage l’orientation politique.

“Ces déclarations ne sont pas une attaque directe envers la Roumanie, mais elles se dressent contre le principe d’égalité entre les États et c’est très risqué. Toutefois, je peux comprendre les raisons d’une telle affirmation car je pense que toute l’architecture de l’Union européenne est ruinée. Les déclarations de Nicolas Sarkozy, que j’estime, sont surtout une réponse à l’ascension du Front national.”

A lire et écouter en roumain, la réaction de Crin Antonescu sur RFI Romania.

La gauche dénonce un retour en arrière

Du côté du Parti social-démocrate (PSD), la réaction de l’ancien ministre des Affaires étrangères Mircea Geoana (2000 à 2004) est forcément plus virulente. “C’est une proposition qui va à l’encontre de l’idée d’unité européenne. En pratique, nous retournons à l’Europe des nations, c’est-à-dire la communauté européenne d’il y a 20 ans” a-t-il réagi au micro de RFI (en roumain).

Pour Geona, Nicolas Sarkozy “tente de résoudre les problèmes nationaux en invoquant des ennemis extérieurs. Je m’étonne qu’un homme aussi lucide et expérimenté appelle à des solutions faciles, au lieu de proposer la véritable solution, à savoir la poursuite de la construction du projet européen“.

La Roumanie, toujours à la porte de Schengen

Du côté des écologistes roumains, cette tribune est vue comme un retour en arrière. “L’Union européenne doit renforcer sa politique d’intégration, explique le député vert Remus Cernea. C’est vital pour elle d’étendre les frontières de Schengen. Nicolas Sarkozy semble vouloir revenir en arrière. Pendant ces moments difficiles, les politiques responsables doivent comprendre que l’esprit de l’Europe est de vivre et travailler ensemble, pas de se séparer.”

La Roumanie a ratifié la convention de Schengen, mais ne l’a pas encore mise en œuvre. Pour qu’elle le soit, il faudrait une décision unanime des ministres de l’Intérieur des pays de l’UE. Un vote qui se fait attendre, en raison de la réticence de plusieurs États, la France en tête, à confier les frontières extérieures de l’espace Schengen à la Roumanie. Deux journalistes de la rédaction partiront dans les prochains jours en reportage à la frontière roumano-ukrainienne et roumano-moldave pour enquêter sur le réel état de préparation des douaniers roumains.

Pauline Dufour. 

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