Les militants de Memorial contestent cette dénomination créée par une loi de 2012 qui oblige les ONG bénéficiant de financements étrangers et ayant une activité "politique" à s'enregistrer et s'afficher dans toute communication ou activité publique comme des "agents de l'étranger", une expression datant de l'époque stalinienne.
Si Memorial a admis recevoir un financement provenant de l'étranger, l'organisation de défense des droits de l'homme rejette catégoriquement toute accusation d'activité politique.
"Aucun sponsor ou aucune structure finançant Memorial ne nous a jamais demandé d'exécuter leurs ordres. Le centre a toujours fonctionné en accord avec ses propres objectifs", a plaidé devant la justice son président Alexandre Tcherkassov, cité par l'agence Interfax.
"On nous demande de nous afficher publiquement et délibérément de façon mensongère. Quel lien cela a-t-il avec le droit ? Aucun", a-t-il lancé.
La justice russe a estimé de son côté que Memorial a bien une activité politique, contribue à façonner l'opinion publique et influence les décideurs.
Le terme d'"agent de l'étranger", qui a une connotation très négative dans la langue russe, était appliqué aux opposants réels ou supposés à l'époque stalinienne, qui étaient alors fusillés ou envoyés dans les camps. Il était aussi employé par les autorités soviétiques dans les années 1970 et 1980 pour qualifier les dissidents, accusés d'être à la solde de l'Occident.
Belga