Pour ceux qui vivaient sous une dictature, ou ceux qui venaient d'en sortir, l'Union européenne était un objectif, un territoire de liberté, El Dorado. Pour ceux qui en font partie, encore plus s'ils sont du Sud et souffrent des coupes budgétaires imposées par Angela Merkel, l'UE est une marâtre implacable, antipathique. Aujourd'hui, au cœur de la crise, il n'y a pas de différences : tous, États membres ou aspirant à le devenir, ont perdu leurs illusions. Dans les Balkans, à part la Croatie qui a reçu le traitement VIP d'allié de Berlin, ils ont cessé de croire au miracle de la multiplication des pains et des poissons. Seule l'Ukraine regrette de ne pas être membre parce qu'elle ne combat pas pour la rigueur budgétaire mais lutte pour sa survie.
Europe Analyse
Nous manquons de fous capables de rêver l'impossible
Quelle est cette Europe vue d'Espagne, qui, au sortir de la dictature franquiste, en avait tant rêvé? Une analyse de Ramón Lobo, grand reporter à El País pendant plus de vingt ans et aujourd'hui collaborateur d'InfoLibre, le partenaire espagnol de Mediapart.
Ramón Lobo (tintaLibre)
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