Le PS va imprimer 4 millions de tracts appelant à voter Macron

Pas très compliqué de deviner ce que les partis politiques diront à l'issue du scrutin des européennes.

L'Express

Pas de gros suspense pour les européennes ce dimanche . Les sondages se suivent et se ressemblent, esquissant un scénario bien établi. Une abstention record, une explosion du vote FN, peut-être en tête pour la première fois dans une élection nationale, au coude-à-coude avec l'UMP, un PS qui stagne loin derrière et une contre-performance des écologistes d'EELV, au moins au regard de leur performance de 2009. L'Express peut d'ores et déjà imaginer quelles seront les réactions des Etats-majors des différentes formations dimanche soir. Petit exercice de journalisme d'anticipation.

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Marine Le Pen, présidente du FN: "Malgré des tentatives d'endormissement menées par le pouvoir, le peuple français a exprimé son rejet clair du diktat européiste. Plus que jamais, les Français ont fait savoir qu'ils refusaient l'immigrationnisme incontrôlé et le libéralisme mondialiste, pierres angulaires de la politique bruxelloise, validée, accords après accords depuis trente ans, par le système UMPS en place. Mais, ce soir, celui-ci vacille. A travers tout le continent, a soufflé la voix des peuples, soucieux de préserver leur civilisation. Le FN appelle solennellement les patriotes européens à se regrouper derrière lui pour faire entendre leurs voix au sein du Parlement européen. Face au désaveu des urnes, le président de la République doit dissoudre l'Assemblée nationale dont la légitimité s'est envolée, à l'instar des promesses de changement du candidat Hollande."

Jean-François Copé, président de l'UMP: "les résultats de ce soir signent l'échec patent de François Hollande et des socialistes. Après la claque des municipales, nos compatriotes ont à nouveau sanctionné la politique du gouvernement. La nomination de Manuel Valls n'y a rien changé et les Français se sont bien rendu compte que, derrière les effets cosmétiques, le Premier ministre mène la même politique inefficace que celle de son prédécesseur. L'UMP prend acte du résultat inquiétant du FN qui ne propose aucune solution crédible pour l'Europe, à commencer par la sortie de l'euro. Mais personne n'est dupe. En faisant sciemment monter le FN pour tenter d'amoindrir la réussite du principal parti d'opposition qu'est l'UMP, François Hollande démontre ce soir l'existence d'un véritable système FNPS."

Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS: "c'est une défaite sévère, ne le nions pas, pour la gauche. Mais aussi et surtout pour la démocratie. En boudant massivement les urnes, les Français ont montré leur défiance vis-à-vis de leurs représentants et leur incompréhension vis-à-vis des politiques menées. Sans doute en raison d'un défaut de pédagogie auquel le Premier ministre et le président de la République auront à répondre dans les mois qui viennent. L'explosion de l'extrême droite, en France mais aussi chez nos partenaires européens, ne peut qu'inquiéter. Face à un discours de haine de l'autre, qui profite de la crise, il est de notre devoir de rappeler que la fraternité, la tolérance et la paix sont au coeur même du rêve européen. Le futur président de la Commission devra remettre ces valeurs au centre du jeu"

Jean-Luc Mélenchon, co-président du parti de gauche: "le scénario était déjà programmé et vendu par les médias qui ont tout fait pour faire monter la Bête immonde de l'extrême-droite. Marine Le Pen a su profiter de la désorientation du peuple de gauche, dégoûté de constater que François Hollande mène la même politique d'austérité libérale et suicidaire que son prédécesseur. Une politique pour les patrons, par les patrons qui rêvaient de signer le traité Tafta sans devoir rendre des comptes. Il n'est pas inintéressant de constater que les voix additionnées des partis progressistes, qui ont refusé la politique de Manuel Valls, talonnent celles du PS. Ce qui permet d'espérer ce soir une recomposition de la gauche. Je me félicite enfin du succès des listes anticapitalistes à travers l'Europe, notamment en Grèce, terre des philosophes et de la résistance à l'euro-Merkel"

Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d'EELV: "les écologistes s'inquiètent du recul démocratique que représentent l'abstention massive et la progression de l'extrême droite. Ce désaveu démontre que François Hollande n'a pas su répondre aux préoccupations de nos concitoyens concernant la financiarisation de la vie économique et les défis écologiques. EELV regrette la voie engagée par le Premier ministre vers une politique d'austérité qui n'est pas à même de répondre à la défiance démocratique et a donné les résultats que l'on sait en Europe du Sud. Seule une véritable conversion écologique permettrait la création d'emplois durable sur notre continent. Les écologistes continueront donc à jouer leur rôle de vigie aussi bien dans les institutions françaises qu'européennes"

Yves Jégo, président par intérim de l'UDI: "fidèle à ses valeurs européennes, le centre ne peut être que atterré ce soir face à l'abstention massive et la progression des idées d'extrême droite en France mais aussi chez nos voisins. Le vote FN, dont les Français seront les premiers à pâtir, se nourrit de l'absence de cap économique du président de la République. Il faut maintenant que celui-ci accélère franchement les modestes réformes engagées dans le cadre du pacte de responsabilité et s'attaquent aux déficits, cadeau empoisonné pour les générations futures. En renvoyant dos-à-dos FN et PS, l'UMP porte également sa part de responsabilité dans la banalisation des idées de Marine Le Pen. Idées malheureusement représentées largement aujourd'hui à Strasbourg. Comme une tache à la mémoire de Jean Monnet et de Robert Schuman."


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