Les élus socialistes gardois sommés de payer leurs cotisations

  • Après le détournement de fonds, un autre “trou” a été découvert.
    Après le détournement de fonds, un autre “trou” a été découvert. WILLIAM TRUFFY
Publié le , mis à jour
JEAN-PIERRE SOUCHE

Le parti socialiste se distingue une nouvelle fois avec cette habitude pour certains cet oubli de s'acquitter de la cotisation au parti.

Ce n’est pas une spécialité du PS gardois, mais l’ampleur du phénomène, découvert à la faveur du dernier renouvellement des instances fédérales, lui permet une fois de plus de se distinguer. Ses très nombreux élus - c’est le premier parti du Gard à ce niveau -, ont pour la plupart pris l’habitude de négliger de s’acquitter de leur cotisation au parti (8 % de chaque indemnité).

Le maire de Bagnols concerné

Début septembre, il a été question de la situation du conseiller régional, président de l’agglomération et maire de Bagnols-sur-Cèze, Jean-Christian Rey. À l’époque, la fédération, par la voix de son premier fédéral Stéphane Tortajada, avait publiquement averti le sortant qu’il ne pourrait convoiter l’investiture sans se mettre à jour de son passif. Dans la foulée, l’intéressé s’était exécuté et après discussion avec le PS avait réglé quelque 10 000 € d’arriérés.

140 000 euros de retard au total

En fait, l’arbre bagnolais cachait une forêt de cotisations impayées par les élus locaux. La somme des retards, confirmée par le PS, dépasse les 140 000 €, quels que soient les calculs. Le phénomène de non-acquittement est donc d’importance. On se souvient qu’après la découverte de détournement de fonds à la fin de l’année dernière, de nombreux élus ont décidé de ne plus payer. Depuis, certains ont remis leur participation au pot commun, d’autres tardent.

"Pros" du retard

Mais surtout, il existe les “pros” des retards de versement. Ils se recrutent à tous les niveaux de mandats et fonctions. Maires, conseillers municipaux, généraux et régionaux, quel que soit le poste, exécutif ou pas. Certains élus n’auraient jamais versé leur cotisation se contentant de la part militante.

"Jusqu’ici, on travaillait à la papa"

Face à cette situation et fort désormais d’un règlement intérieur qui se réfère aux statuts nationaux du PS et fait planer le risque d’une radiation, Stéphane Tortajada se dit déterminé à agir. "J’irai jusqu’au bout, même si ça ne fait pas plaisir à certains. C’est un devoir, notamment par rapport aux militants." D’ailleurs, tous les élus concernés viennent de recevoir une lettre recommandée leur demandant de se mettre à jour. "Jusqu’ici, on travaillait à la papa. Moi, je veux mettre en place des procédures, un système de prélèvement qui assure les rentrées régulières", annonce Stéphane Tortajada. Les grands élus sont particulièrement visés. Il avertit par exemple les conseillers généraux qui vont demander leur investiture l’an prochain : "Ceux qui ne se mettront pas à jour de cotisation auront des problèmes."

En revanche, le patron du PS prône plus de souplesse avec les conseillers municipaux retardataires : "On fait cotiser tout le monde au même niveau, ce n’est pas logique. Il faut réfléchir à d’autres méthodes."