Pfizer jette l'éponge. Le géant pharmaceutique américain a annoncé lundi 26 mai qu'il ne donnerait pas suite à son projet d'offre de 117 milliards de dollars (86 milliards d'euros) sur son concurrent anglo-suédois AstraZeneca, après que le conseil d'administration de ce dernier a rejeté une nouvelle fois ses avances le 19 mai. Le groupe n'a « pas l'intention de faire une offre », affirme-t-il.
La direction d'AstraZeneca avait refusé catégoriquement de négocier, jugeant que les propositions de son concurrent le sous-évaluaient et étaient plus motivées par des raisons fiscales que stratégiques.
Pfizer avait jusqu'à 18 heures pour présenter une offre ferme ou renoncer, conformément à la réglementation britannique en matière d'offre publique d'achat (OPA). La majeure partie des observateurs s'attendaient à le voir faire machine arrière après le rejet de sa dernière proposition, puisque Pfizer s'était engagé à ne pas lancer une offre hostile.
POSSIBLES POURPARLERS DANS LE FUTUR
La réglementation britannique prévoit qu'AstraZeneca peut prendre l'initiative de relancer les discussions avec Pfizer après un délai de trois mois. Le fonds Blackrock, le premier actionnaire, avec près de 8 %, aurait à la fois soutenu la décision d'AstraZeneca cette semaine, tout en l'encourageant à discuter dans le futur, selon Sky News. Pfizer devra quant à lui attendre six mois pour soumettre de lui-même une éventuelle nouvelle proposition.
Du côté d'AstraZeneca, les actionnaires ne présentaient pas un front uni et certains pourraient faire pression pour moins d'intransigeance. « Le plus probable à mon avis est que la pression des actionnaires va pousser AstraZeneca a réengager des pourparlers avec Pfizer », estimait Mark Clark, analyste chez Deutsche Bank vendredi. Lundi, Leif Johansson, le président du conseil d'administration d'AstraZeneca, a pris acte du retrait de l'offre de son concurrent en « saluant l'opportunité de continuer à croître comme une société indépendante ».
Quatrième méga-acquisition en quatorze ans pour Pfizer, ce projet de rachat aurait propulsé à nouveau le groupe américain au rang de numéro un mondial du secteur, devant le suisse Novartis, une place qu'il avait perdue après l'érosion des ventes due à la perte de son exclusivité sur des médicaments vedettes comme le Lipitor ou le Viagra. La transaction aurait constitué un record mondial dans le secteur.
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