Après les réactions à chaud, les résultats détaillés des élections européennes fournis par le ministère de l'intérieur permettent de tirer de nouveaux enseignements sur le scrutin du 25 mai.
- 1. Seul le FN dépasse la barre des 10 % d'inscrits
- 2. Un scrutin à circonscription unique aurait changé la répartition des sièges
- 3. Le vote blanc, huitième parti français
- 4. Qui profite de la faiblesse du FN ?
- 5. Où les petits partis réussissent-ils le mieux ?
Nombreux sont ceux qui critiquent la réforme de 2003 qui a créé les huit grandes circonscriptions électorales pour les européennes. Pensée pour endiguer la montée du Front national, cette modification a au contraire profité au parti frontiste.
En rabattant les scores nationaux sur le système électoral qui existait jusqu'aux élections européennes de 1999, on peut calculer à l'aide de la méthode proportionnelle à la plus forte moyenne la répartition des sièges qui aurait prévalu :
Les centristes et Europe Ecologie auraient obtenu 2 sièges supplémentaires, le Front de gauche un de plus. A l'inverse, le FN et l'UMP auraient chacun deux députés de moins, et le PS un de moins.
Si, comme l'imaginait dimanche le site Slate.fr, Paris adoptait un mode de scrutin à l'allemande, plus favorable aux petites formations, avec un seuil éliminatoire de 1 %, trois partis supplémentaires auraient pu envoyer des parlementaires à Strasbourg : Debout la République, Nouvelle Donne et Nous citoyens.
Pour la première fois en France, les bulletins blancs ont été séparés des bulletins nuls au cours du dépouillement. S'ils ne sont pas encore pris en compte dans les suffrages exprimés, comme certains le réclament, ils permettent de se faire une idée des électeurs qui choisissent volontairement de ne choisir aucune des listes candidates.
Près de 550 000 Français ont choisi cette option, soit un peu plus de 1 % des inscrits. Comptabilisé comme un parti, il se placerait en 9e position au niveau national, juste derrière Nouvelle Donne (549 774 voix) et loin devant Nous Citoyens (266 468).
Trois grandes circonscriptions ont échappé à la poussée du Front national.
- Dans l'Ouest, où le FN est 5 points en-deçà de son score national, c'est le PS, les centristes et EELV qui en profitent, en augmentant significativement leur score par rapport à leur moyenne nationale.
- En Ile-de-France, les bénéfices sont largement dilués, puisque ni l'UMP, ni le PS-PRG, ni EELV, ni le Front de gauche, ni les centristes ne dépassent de plus de 2 points leurs collègues des autres régions.
- Entre outre-mer, l'UMP progresse de 6 points, le PS de 5 points et la gauche radicale de 12 points (avec l'Union des outre-mer, soutenue par le Front de gauche). Au contraire, EELV et les centristes sont en baisse.
1. Seul le FN dépasse la barre des 10 % d'inscrits
2. Un scrutin à circonscription unique aurait changé la répartition des sièges
3. Le vote blanc, neuvième parti français
4. Qui profite de la faiblesse du FN ?
5. Où les petits partis réussissent-ils le mieux ?
L'outre-mer a été particulièrement bienveillante pour les petites formations : Démocratie réelle, Lutte ouvrière, Europe démocratie espéranto et l'Union populaire républicaine y ont réalisé des scores bien supérieurs à ceux des autres circonscriptions.
L'Ile-de-France a au contraire plutôt favorisé les Euro-pirates, le Nouveau parti anticapitaliste, Europe citoyenne et Nous citoyens.
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