Marine Le Pen et Nigel Farage n'étaient pas les seuls à exhiber un large sourire dimanche soir en apprenant le résultat de leurs formations aux élections européennes.

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La Grèce a connu le meilleur résultat d'un parti de la gauche radicale à l'occasion de ce scrutin. Les sondages laissaient prévoir un bon score du parti Syriza. Le résultat a dépassé ses espérances. Le parti devance d'environ 3 points Nouvelle Démocratie (ND, droite) du Premier ministre Antonis Samara, avec 26,5% des suffrages et sept sièges sur les 21 que compte la Grèce, Un résultat d'autant plus remarquable que la participation a augmenté, à 58,2% environ contre 52% en 2009.

A Athènes, les électeurs se sentent victimes depuis trois ou quatre ans des choix économiques qui ont poussé leur pays à s'endetter déraisonnablement. La grave crise qui frappe la Grèce depuis 2010 et les sévères mesures d'austérité mises en oeuvre pour y faire face ont donné du grain à moudre au parti: le chômage touche un actif sur quatre en Grèce.

Dirigé par le candidat de la gauche européenne à la présidence de la Commission, Alexis Tsipras, Syriza a d'ailleurs bâti sa campagne sur la dénonciation des mesures de rigueur liées à la crise.

Lire le portrait d'Alexis Tsipras, le "Mélenchon grec" qui fait trembler l'Europe

Le scrutin européen a coïncidé dimanche avec le second tour des élections locales, où Syriza a également remporté l'Attique, région d'Athènes qui rassemble un tiers de l'électorat: Rena Dourou, 39 ans, outsider dans le scrutin qui l'opposait au sortant socialiste, prend les commandes de cette région stratégique.

Espagne:

La gauche radicale a connu une autre bonne surprise dimanche, également dans un pays du sud rudement affecté par la crise. La formation Podemos ("Nous pouvons"), née il y a quelques mois de la mouvance des indignés, a décroché cinq sièges sur les 54 réservés à l'Espagne au Parlement européen.

Le grignotage par les petits partis, beaucoup plus important que prévu, a provoqué un véritable séisme dans un pays habitué au bipartisme (Parti populaire, droite, au pouvoir, et Parti socialiste, dans l'opposition).

Dirigé par un professeur de Sciences politiques à l'université, Pablo Iglesias, 35 ans, Podemos est devenu ce dimanche la quatrième formation de ce scrutin, juste derrière l'alliance communistes-écologistes de Izquierda plural (Gauche plurielle, six députés, contre deux dans le Parlement sortant).

Habitué des "tertulias", ces débats à rallonge typiques des télévisions espagnoles, Pablo Iglesias, 35 ans, était en une lundi des deux principaux journaux espagnols.

Autre surprise pour la gauche radicale, l'élection en suède, Soraya Post, candidate du parti Feministiskt initiativ (Fi). Son parti avait a notamment fait campagne sur les thèmes de l'avortement et de l'égalité des salaires.


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