Les "Fralib" gagnent leur combat contre Unilever​

Les "Fralib" gagnent leur combat contre Unilever​
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Par Marie Jamet
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Les “Fralib” ont gagné leur combat contre Unilever.

Ils ont obtenu de la multinationale qu’elle les aide dans le lancement de leur projet de reprise de l’activité de l’usine sous la forme d’une Scop​ (société coopérative de production).

Un accord de 19,18 millions d’euros en effet a été signé lundi 25 mai entre le groupe Unilever et les ouvriers de son ancienne filiale fermée en 2010, après avoir été approuvé par l’assemblée générale des anciens salariés. Sept millions d’euros seront versés pour le rachat du parc machine, une autre partie pour l’accompagnement du projet de Scop.
Cet accord prévoit aussi l’obtention en sus des indemnités légales d’une prime “substantielle”, selon les termes du communiqué, pour le préjudice subi par les salariés en lutte.

Les ouvriers, et la CGT qui les a soutenus, voient cet accord comme la conclusion victorieuse de “1336 jours de lutte”.

“On n’a pas lutté pour obtenir un gros chèque, mais un outil industriel pour rebondir. Rien n’est encore gagné jusqu’au redémarrage de l’usine et la concrétisation du projet, mais c’est une première victoire qui donne confiance pour la suite”, a dit à la presse le délégué CGT Olivier Leberquier.

Selon le communiqué de presse du syndicat, Unilever va donc développer plusieurs mesures d’accompagnement au démarrage de l’activité : recherche de débouchés pour la production, renforcement des services administratif et commercial, réalisation d’une étude de marché, aide à la construction d’une marque, les “Fralib” n’ayant pas obtenu le droit d’utiliser la marque “Elephant” qu’ils réclamaient. “Nous avons considéré que ce qui était dans la balance était suffisant pour pouvoir démarrer sans la marque” a expliqué Oliver Leberquier, délégué syndical CGT à Fralib, joint par téléphone

Unilever s’est aussi engagé, comme le demandaient les salariés, à apporter une contribution au fonds de roulement, à la formation des salariés de la Scop, ainsi qu‘à la remise en état et la modernisation des machines.

De son côté, la direction d’Unilever indique, dans un communiqué, que la signature de cet accord “met un terme à l’ensemble des litiges et procédures en cours entre les deux parties, dans le cadre de la fermeture du site de Gémenos intervenue en septembre 2012”.

Olivier Leberquier espère pouvoir démarrer la production d’ici la fin de l’année. Une soixantaine de salariés devraient faire partie de l’aventure, même si tous n’ont pas encore pris leur décision. “Certains qui avaient 54 ans au début de la lutte en ont 58 aujourd’hui et aspirent à d’autres choses ; d’autres vont prendre leur retraite pour laquelle ils ont acquis assez de droits”. “L’euphorie” et la pression de ces derniers jours commence doucement à retomber. “Les choses vont dans le bon sens” dit simplement Oliver Leberquier, conscient du nouveau défi qui attend les salariés.
“Nous allons nous remettre au travail : il faudra se répartir les tâches et travailler collectivement en amont pour pouvoir démarrer”. Les salariés doivent finir de monter concrètement la coopérative baptisée Scop T.I, remettre l‘équipement à niveau après trois et demi quasiment à l’arrêt, réaliser une étude de marché, démarcher des clients…

Les ouvriers de la filiale de cette multinationale se battaient depuis septembre 2010 contre la fermeture, effective depuis septembre 2012, de leur usine de thé et tisane à Gemenos, près de Marseille en France. 77 d’entre eux occupaient toujours les locaux depuis plusieurs années. Au fil des mois, ils avaient construit le projet d’une Scop afin de produire eux-même des thés et des tisanes avec des produits locaux.

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