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Qui a géré le financement de la campagne de Sarkozy?

La démission de Jean-François Copé mardi fait suite aux révélations autour de l'affaire Bygmalion. Une affaire devenue en quelques instants celle des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy en 2012. Retour sur les protagonistes de l'époque.

A-Ch. D. , Mis à jour le
Guillaume Lambert, Eric Cesari, Philippe Briand et Dominique Dord.
Guillaume Lambert, Eric Cesari, Philippe Briand et Dominique Dord. © Sipa

Jérôme Lavrilleux, directeur adjoint de la campagne

(Reuters)

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Il est apparu lundi soir sur les écrans de télévision . Homme de l'ombre, Jérôme Lavrilleux est l'un des personnages clefs de l'affaire Bygmalion. L'ancien directeur adjoint de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy a évoqué de "fausses factures". "Il y a eu des factures présentées à l'UMP qui correspondaient à des dépenses faites pour la campagne" du chef de l'Etat sortant, a déclaré sur BFMTV ce proche de Jean-François Copé, confirmant des révélations faites un peu plus tôt par l'avocat de Bygmalion . Jérôme Lavrilleux a parlé de "11 millions d'euros de dépenses liées à la campagne ventilées sur d'autres opérations".

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Pendant cette campagne, Jérôme Lavrilleux - élu dimanche député européen dans le Nord-Ouest - était notamment chargé des questions de logistique, comme l'organisation des meetings. Ce dernier était sous la responsabilité du directeur de campagne de Nicolas Sarkozy, Guillaume Lambert, qu'il n'a d'ailleurs pas disculpé lundi soir.

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 Qui est Jérôme Lavrilleux?
 Bygmalion : Lavrilleux assume tout

Guillaume Lambert, directeur de la campagne

 

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(Sipa)

Chef de cabinet à l’Élysée, Guillaume Lambert était devenu, à 40 ans, le directeur de campagne de Nicolas Sarkozy, après le refus de René Ricol, commissaire aux investissements d'avenir. Il était chargé de l'ensemble de la logistique, de l'organisation des meetings et des déplacements du candidat du candidat de l'UMP. Inconnu du grand public, il était auparavant commissaire de la marine, puis chef de cabinet de Laurent Wauquiez, alors secrétaire d'État chargé de l'Emploi.

"Je n’ai rien à déclarer. Je n’étais pas le trésorier de la campagne. Ma position professionnelle ne me permet pas de faire d’autres commentaires", a indiqué à L'Opinion , celui qui est aujourd'hui préfet de Lozère. Guillaume Lambert est "totalement étranger aux dispositions mises en place entre Bygmalion et l'UMP", a affirmé mardi son avocat Me Christophe Ingrain dans une déclaration à l'AFP. Selon lui, son client a appris "avec stupéfaction" ces "allégations".

Philippe Briand, trésorier de la campagne 15.04-valparaiso-1

(Sipa)

Il était trésorier de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012. Philippe Briand a rapidement réagi aux accusations, en les démentant. Lundi soir, dans un communiqué transmis à l'AFP, le député d’Indre-et-Loire dit avoir appris avec "consternation les déclarations" de l'avocat de Bygmalion . Avant de poursuivre avec un argumentaire comptable, destiné à montrer que la campagne n'avait fait l'objet d'aucun dépassement de budget.

Selon lui, la campagne de 2012 a "été financée sur un budget de 21,4 millions d'euros provenant de l'emprunt de la Société Générale (10,7 millions d'euros), des dons recueillis (5,8 millions d'euros), des contributions de l'UMP (4,9 millions d'euros) et de l'apport personnel du candidat". "Il n'a jamais été question pour le directeur de campagne d'un dépassement du budget. De même, il n'a jamais été demandé d'imputer des dépenses sur le compte de l'UMP", a assuré Philippe Briand.

Eric Cesari, directeur général des services de l'UMP

 

(Sipa)

C'est un proche de Nicolas Sarkozy et un pilier de l'UMP, nommé à la direction générale du parti en 2008. "J'ai vu passer trois secrétaires généraux", à savoir Patrick Devedjian, Xavier Bertrand et Jean-François Copé, aime-t-il rappeler selon Le Monde . Avec Jérôme Lavrilleux, ils signaient les engagements de dépenses et les devis pendant la campagne perdue de 2012.

Auparavant, Eric Cesari avait été collaborateur de Charles Pasqua au ministère de l'Intérieur, puis directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy au Conseil général des Hauts-de-Seine. Il préside désormais l'agglomération Seine-Défense.

Lire aussi :
 Pour se sauver, Copé sacrifie son clan
 Un rapport interne sur l'argent de Bygmalion

Dominique Dord, ancien trésorier de l'UMP

(Sipa)

En août 2010, Dominique Dord était élu trésorier de l'UMP à l'unanimité par le bureau politique du parti, en remplacement d'Eric Woerth. Un poste qu'il a quitté en novembre 2012 à la suite de l'élection contestée de Jean-François Copé à la présidence de l'UMP. A l'époque, Dominique Dord - qui soutenait François Fillon - avait dénoncé les "moyens de communication du parti mobilisés au seul profit" de Jean-François Copé. Mardi matin, lors du bureau politique de l'UMP, l'ancien trésorier a lancé un "Barre-toi" au président démissionnaire.

"Je vais dire à la police tout ce que je sais, mais je ne sais pas tout", a indiqué mardi sur i-Télé Dominique Dord, qui doit être entendu en qualité de témoin dans l'affaire Bygmalion. "C'est un système qui a failli", a-t-il ajouté. Fin février, il déclarait : "Sans rentrer sur le fond, et pour ce qui me concerne, je ne peux qu'attester que les factures correspondant à l'organisation de ces meetings ont été réglées par l'UMP après avoir scrupuleusement respecté la procédure interne habituelle de validation que j'avais mise en place."

Lire aussi : Le trésorier démissionne et charge Copé

EN IMAGES - L'équipe de campagne du candidat Sarkozy

Source: leJDD.fr

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