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Effondrement du Rana Plaza : la justice ouvre une enquête contre Auchan

Le parquet de Lille a ouvert une enquête préliminaire contre le groupe de distribution à la suite de la plainte de trois associations.

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Publié le 28 mai 2014 à 17h53, modifié le 23 avril 2023 à 10h38

Temps de Lecture 2 min.

L'effondrement du Rana Plaza en avril 2013.

Le parquet de Lille a ouvert une enquête préliminaire contre le groupe Auchan, à la suite du dépôt d'une plainte de trois associations (Sherpa, Peuples solidaires et Collectif Ethique sur l'étiquette) déposée le 24 avril 2014.

Ces associations - très impliquées dans le drame du Rana Plaza - le pire accident industriel du Bangladesh qui avait causé la mort de 1 135 personnes le 24 avril 2013 - accusent le distributeur français de pratiques commerciales trompeuses et mettent en cause « l'irresponsabilité de l'enseigne qui ne cesse de mettre en avant sa prétendue ignorance des pratiques existant au Bangladesh et qui a en réalité fermé les yeux sur les conditions de sécurité désastreuses auxquelles étaient exposées les petites mains qui fabriquent ses vêtements ».

Les conditions de sécurité dans les usines textiles du Bangladesh - le deuxième pays exportateur d'habillement de la planète - sont effarantes. Les salaires de misère, ont certes été doublés en 2013 mais ne suffisent pas à subvenir aux besoins essentiels des jeunes ouvrières.

REFUS D'INDEMNISER

Des pantalons de la marque d'Auchan « In Extenso » avaient été découverts par des ONG dans les décombres du Rana Plaza, mais le distributeur français s'est toujours refusé à indemniser les victimes, arguant du fait qu'il n'avait jamais passé commande à un atelier de confection du Rana Plaza.

« Nous n'avons aucun lien direct ou indirect avec le Rana Plaza », a précisé au Monde un porte-parole d'Auchan. L'enseigne fait confectionner un quart de ses collections textile au Bangladesh auprès d'une quarantaine de fournisseurs qui travaillent dans 66 usines.

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Le groupe assure visiter chacune d'elle avant de passer commande. Les associations affirment dans un communiqué commun que « cette enquête devrait établir que les engagements éthiques de l'enseigne constituent une pratique commerciale trompeuse de nature à induire les consommateurs français en erreur sur les conditions sociales de fabrication qu'elles produisent ».

INSTAURER UN DEVOIR DE VIGILANCE

Cette plainte illustre, selon elles, « la nécessaire responsabilisation des acteurs économiques pour la violation des droits fondamentaux qu'elles commettent dans le cadre de leurs activités ». Ces trois associations militent pour une proposition de loi visant à imposer un devoir de vigilance des entreprises envers leurs filiales et leurs sous-traitants, pour permettre notamment aux victimes d'obtenir réparation en cas de dommages « portant atteinte aux droits humains ».

La direction d'Auchan estime que l'ouverture de l'enquête est « une procédure classique, qui ne présage rien de la suite » et assure que « les collaborateurs de l'enseigne sont à la disposition des enquêteurs pour prouver notre bonne foi ».

Auchan avait fait réaliser une enquête en interne qui , selon le groupe, n'avait pas établi l'existence d'une sous-traitance frauduleuse. Auchan, comme 157 autres multinationales, a signé, depuis le drame, un accord pour améliorer les conditions de sécurité des bâtiments et les mesures anti-incendies dans les usines du Bangladesh.

Pour l'heure, les 2 000 blessés et les familles des 1 135 disparus n'ont reçu que quelques subsides. Alors que certaines marques mondiales de prêt-à-porter qui n'étaient pas directement impliquées dans la catastrophe du Rana Plaza ont apporté un petit écot, Auchan n'a pas versé 1 centime au fonds d'indemnisation des victimes.

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