De nouveaux incidents ont éclaté mercredi 28 mai à Barcelone, pour la troisième soirée consécutive, après l'évacuation d'un immeuble occupé depuis dix-sept ans dans le quartier populaire de Sants.
Environ 2 000 personnes sont venues mercredi soir de différents quartiers de la ville pour manifester aux abords du squat et centre social et culturel « Can Vies ». Les policiers ont chargé lorsque les manifestants ont tenté de forcer un cordon. Des groupes se sont alors dispersés, incendiant des poubelles, brisant des vitrines et jetant des pierres ou des bouteilles sur les forces de l'ordre.

- Destruction d'un lieu populaire
Appartenant à TMB, l'entreprise qui gère les transports publics de Barcelone, l'immeuble Can Vies était occupé depuis 1997 par des groupes de la gauche radicale. Il s'était transformé au fil des années en un centre social très populaire de la capitale catalane, où étaient organisés des concerts, des projections de film, des débats ou des ateliers de formation.
En 2006, son propriétaire avait décidé de le récupérer pour le détruire afin de réaménager le paysage urbain, dans ce secteur où passent des lignes de métro et de train à grande vitesse, situé non loin de la gare de Sants, la plus importante de Barcelone. Le quartier est animé par un solide tissu social et associatif.

Après des mois de négociations entre la mairie, TMB et les occupants de l'immeuble, un tribunal avait fixé à lundi la date d'expulsion des occupants de Can Vies. La destruction de l'immeuble a commencé immédiatement après.
- « Attaque contre un modèle »
Lundi, puis mardi, des incidents ont éclaté dans les manifestations, menées par des habitants de Sants qui ont été rejoints rejoints par des groupes de jeunes. Dans la nuit de mardi à mercredi, certains des manifestants ont mis feu à la pelleteuse qui travaillait depuis lundi à la démolition de l'immeuble, au cours d'une nouvelle nuit d'affrontements entre défenseurs du centre, habitants du quartier et la police régionale catalane.

Huit personnes en tout avaient été interpellées lundi et mardi. « C'est une attaque contre un modèle de quartier différent », regrettait mercredi un représentant de Can Vies, Pau Guerra.
« Sants est un quartier très combatif et le tissu associatif y a toujours été très serré. Pendant 17 ans, le centre Can Vies s'était parfaitement intégré à ce tissu associatif ».
« La violence dans cette ville est absolument inacceptable », a de son côté affirmé le maire conservateur de Barcelone, Xavier Trias, vivement critiqué par les squatteurs.
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