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6 recettes poils à gratter pour lutter contre le chômage

Jean-Christophe MARMARA/Le Figaro

FIGAROVOX/ANALYSE - En avril, le nombre de demandeurs d'emploi a progressé de 14.800, soit +0,4 % en un mois et +3,5 % en un an. L'ancien président de l'APEC, Eric Verhaeghe propose 6 méthodes iconoclastes pour vaincre la malédiction française du chômage.


Eric Verhaeghe a été président de l'APEC (Association pour l'emploi des cadres) entre 2004 et 2009. Il est également l'auteur de plusieurs ouvrages publiés chez Jacob-Duvernet: Jusqu'ici tout va bien, Au coeur du MEDEF: Chronique d'une fin annoncée, et Faut-il quitter la France? Retrouvez ses chroniques sur son site.


Le nombre de demandeurs d'emploi indemnisés ne cesse d'augmenter. La spirale infernale qui accable l'économie française représente un poids moral de plus en plus lourd à supporter pour l'opinion publique. Voici 6 idées poils à gratter pour remonter la pente.

1 ● supprimer Pôle Emploi

Faut-il rappeler que Pôle Emploi coûte environ 5 milliards d'euros par an, dont 3 milliards servent à payer des conseillers largement impuissants face au chômage? Le budget de Pôle Emploi équivaut à 15% de la dépense chômage en France, et à la moitié du budget de l'emploi. Et si on supprimait cet établissement dont l'inutilité est bien connue? On le remplacerait par un système de chèque global que percevrait chaque nouvel indemnisé. Le chèque représenterait un an d'indemnités et un pécule pour financer une formation de 6 mois.

Une exonération totale des cotisations sociales jusqu'à 26 ans pour les détenteurs de CDI permettrait de mettre le pied de beaucoup de jeunes à l'étrier de l'emploi.

2● instaurer un principe de zéro charge pour l'embauche en CDI jusqu'à 26 ans

Aujourd'hui, les jeunes subissent autant que les autres le poids de la sécurité sociale et de ses cotisations accablantes. Pourtant, ils sont faibles consommateurs de prestations et très éloignés de la retraite. Le bon sens serait de ne pas les pénaliser en leur faisant payer le prix d'une solidarité qui profite essentiellement à leurs aînés. Une exonération totale des cotisations sociales jusqu'à 26 ans pour les détenteurs de CDI permettrait de mettre le pied de beaucoup de jeunes à l'étrier de l'emploi.

3 ● créer des zones franches dans les bassins les plus frappés par le chômage

Le chômage est une réalité très inégale selon les territoires. Les villes où le taux de chômage est supérieur de plus de 2 points à la moyenne nationale devraient bénéficier d'exonérations fortes de cotisations sociales, voire d'exonérations totales, et réduire la fiscalité des entreprises pour favoriser leur installation sur leur territoire.

4● moduler les cotisations de sécurité sociale selon la «vertu» de l'entreprise

Les entreprises paieraient des cotisations de sécurité sociale affectées d'un bonus-malus comme les conducteurs automobiles. Les entreprises, qui s'abritent aujourd'hui derrière un tarif unique qui encourage les «passagers clandestins», seraient à l'avenir pénalisées en cas de recours massif au chômage dans la gestion quotidienne de l'entreprise. Au contraire, celles qui licencient le moins seraient récompensées par une baisse de leurs cotisations.

5● évaluer les enseignants du primaire selon leur performance et licencier les 20% les moins compétents

Cette réforme, pratiquée à Chicago, vise à encourager l'implication des enseignants dans la formation des élèves au moment de l'apprentissage de la lecture. Il ne s'agit évidemment pas de mesurer la performance des enseignants selon la réussite finale des élèves aux examens, ce qui serait trompeur, mais de mesurer selon des méthodes partagées leur apport réel au développement de l'élève. Seule une sanction effective dans le parcours professionnel de l'enseignant décidera chacun à s'investir dans le programme.

6● accélérer le basculement des enseignants dans la culture numérique

Le chômage est aussi largement dû aux retards des élèves français dans la maîtrise des technologies numériques. Les secteurs de croissance manquent de main-d'œuvre qualifiée. Il est temps que l'Education Nationale s'en occupe sérieusement, arrête les postures et agisse vraiment pour préparer l'avenir.

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128 commentaires
  • Théo Adler

    le

    J'ai une recette miracle: une croissance de 1.5 minimum...

  • Louis Clauss

    le

    N'importe quoi !!!
    Le moyen de baisser le chômage est de baisser le parasitisme et l'assistanat.
    Faire passer les seuils limites de 50 à 60 pour les obligations pour les PME, libérer le temps de travail et arrêter de subventionner les entreprises et de les accabler de charges indues ex faire payer la politique familiale par les entreprises.
    Baisser le cout du travail en baissant les charges en mettant la sécurité sociale en concurrence comme en Alllemagne

  • monaco00

    le

    On pourrait aussi baisser les impôts aux PME...

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