Aubervilliers : les esclaves du troisième âge

Un atelier clandestin de fabrication de vêtements qui employait des esclaves thaïlandais de 61 à 70 ans a été démantelé.

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Photo de l'atelier.
Photo de l'atelier. © DR

Temps de lecture : 2 min

Contrairement aux idées reçues, l'esclavage en France n'a pas été éradiqué, notamment dans les ateliers de confection embauchant des travailleurs clandestins, disséminés un peu partout dans Paris et sa banlieue. Preuve en est avec cette affaire qui illustre les dérives de certains employeurs peu scrupuleux de la dignité humaine et du Code du travail.

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Un atelier de confection clandestin vient d'être découvert dans le sous-sol d'un pavillon d'Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis. Là, plusieurs ressortissants thaïlandais de plus de 60 ans, tous en situation irrégulière, travaillaient dans des conditions dantesques et sous une cadence infernale pour une somme dérisoire.

Une odeur insupportable

Au bout d'un long couloir, des escaliers mènent aux combles de la maison, où étaient entassées une dizaine de personnes dans des dortoirs où l'on ne pouvait même pas se tenir debout. À leur arrivée sur place, les enquêteurs de la DRPP ont été effarés par la vétusté des lieux et l'odeur insupportable qui s'en dégagait. Les travailleurs clandestins vivaient les uns sur les autres dans un espace confiné dans des conditions d'insalubrité intolérables...

Certains dormaient à même le sol, sur des sacs de textiles qui faisaient office de matelas de fortune. Pourtant, leur "employeur" n'avait aucun scrupule à déduire 100 euros de leur maigre salaire de 400 euros pour couvrir de prétendus frais de logement. La pièce était gardée par une meute de chiens affamés, rendant l'atmosphère et l'odeur des lieux encore plus glauques et insupportables. C'est d'ailleurs la SPA qui a été alertée par un signalement des voisins à la suite de nuisances sonores et olfactives.

Moins de 400 euros par mois

À Découvrir Le Kangourou du jour Répondre Cet atelier fonctionnait depuis plusieurs années et, pour accomplir ces tâches ingrates dans ces conditions de "travail" détestables, ces "négriers" des temps modernes étaient obligés de faire tourner leurs effectifs en permanence. Ce "patron", qui s'improvisait donc aussi marchand de sommeil, est un grossiste français d'origine laotienne de 52 ans. Il justifiait son activité par une SARL, en réalité une société-écran bidon immatriculée au début de l'année.

Les services sociaux ont été saisis afin d'étudier les possibilités de relogement des neuf ressortissants thaïlandais. Les quatre chiens ont été recueillis par la fourrière. Quant au principal suspect de ce trafic humain, il a été placé en garde à vue avec sa femme. L'enquête a permis d'identifier un second protagoniste qui aurait, lui aussi, fourni des employés à l'atelier. Tout le matériel, les véhicules, les machines à coudre, des centaines de vêtements fabriqués sur place, a été saisi par les forces de l'ordre pour les besoins de l'enquête. Une enquête qui n'en est qu'à ses balbutiements.

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Commentaires (24)

  • pistranias

    Cette France ressemble de plus en plus à la France de Zola. Quels progrès pour la belle société Française.

  • féfé

    ... Avait dénoncé depuis des années les conséquences de l'immigration incontrôlée qui plombe le pays et permet aux patro...ns peu scrupuleux de profiter d'une manne très avantageuse, moins de 400 € par mois, bien sûr tous les patrons ne sont pas des délinquants. Les manifestations contre le FN sont bien plus prioritaires que l'esclavage moderne dont les responsables gouvernementaux sont sourds et aveugles. Pourquoi la Vérité doit-elle être étouffée ? C'est là que les "bobos" qui clament contre ce parti et les millions de français qu'il représente devraient s'indigner, mais non !

  • chauformas

    J'habitais Aubervilliers il y a plus de 30 ans et j'avais informé la Mairie communiste de travail au noir ds le pavillon... voisin du mien ; à l'époque il s'agissait de yougoslaves. La Mairie n'a pas bronché, il faut dire que les marchands de sommeil étaient eux aussi très nombreux et que là encore la mairie fermait les yeux. De même et c'était connu, si vs vouliez un appartement ds les HLM de la ville il fallait avoir sa carte du parti. Mais à cette époque il n'était politiquement pas correct de dire quoi que ce soit sur le parti communiste.