Des statistiques publiées vendredi 30 mai par le gouvernement du Japon ont confirmé, en pire, ce à quoi s'attendaient les économistes concernant la dégradation de l'économie du pays.
Les Japonais ont nettement moins dépensé sur la période, après la hausse d'une taxe sur la consommation qui a contribué à élever les prix comme jamais depuis plus de vingt ans.
L'augmentation de cet impôt indirect, visant à contrôler l'envolée d'une dette publique colossale, a porté un rude coup à l'activité de la troisième puissance économique mondiale.
FORTE BAISSE DES DÉPENSES
Concrètement, l'effet de la hausse de la taxe sur la consommation s'est traduite en avril par :
- une hausse globale des prix au détail de 3,2 % ;
- une hausse substantielle des dépenses incompressibles, comme celles de l'électricité (+ 10 %) de l'essence (+ 6,5 %) et de l'alimentation (+ 5 %) ;
- un plongeon du pouvoir d'achat (– 7,1 % sur un an) pour les foyers dont le chef de famille est salarié.
En retour, les chiffres de l'économie japonaise ont donné sur le mois :
- une baisse des dépenses des ménages de 4,6 % sur un an ;
- des achats moindres de produits alimentaires non frais (riz, huile, alcool, thé, café, etc.), de produits électroménagers et électroniques ou encore de vêtements ;
- une production industrielle qui s'est contractée de 2,5 % par rapport à mars 2014.
LE FMI PLAIDE POUR PLUS DE RÉFORMES
Les économistes prévoient une baisse du produit intérieur brut au deuxième trimestre, mais l'ampleur du rebond attendu au troisième est très discutée.
Au-delà des oscillations brutales liées à la hausse de la taxe sur la consommation le principal défi du gouvernement japonais sera de pouvoir générer de nouveau de la demande intérieure à partir de cet été, un enjeu de taille pour la politique de relance du premier ministre de droite, Shinzo Abe.
Après la publication de ces chiffres, le FMI a appelé le Japon à intensifier ses réformes structurelles et budgétaires, dans son rapport économique annuel sur le pays.
« A moyen terme, [le Japon] doit intensifier les réformes structurelles et budgétaires pour que la croissance puisse s'auto-alimenter et éviter de retomber dans la déflation, de tout miser sur la politique monétaire et de saper la confiance dans la soutenabilité de la dette publique. »
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