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La réforme des rythmes scolaires peut-elle devenir populaire ?

La réforme a connu depuis sa mise en chantier un fort mouvement de contestation, mais s'impose progressivement dans l'opinion publique.

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Publié le 30 mai 2014 à 11h39, modifié le 30 mai 2014 à 11h48

Temps de Lecture 3 min.

Rentrée scolaire à l'école Abbé-de-l'Epée, à Marseille, le 3 septembre 2013.

Le gouvernement est-il en passe de gagner l'une de ses batailles de communication ? La réforme des rythmes scolaires, mesure phare de François Hollande pour l'éducation, a connu depuis sa mise en chantier un fort mouvement de contestation, notamment de la part des communes et des associations de parents d'élèves. Mais un sondage CSA publié vendredi 30 mai par Le Parisien montre que de plus en plus de Français se disent favorables à cette réforme, rétablissant la semaine de 4,5 jours.

Lire notre décryptage : Tout comprendre de la réforme des

D'après l'institut CSA, 69 % des Français et 67 % des parents d'élèves estiment que la concentration des enseignements le matin permet aux écoliers « de bénéficier de bonnes conditions pour mieux apprendre ». En outre, 59 % des Français et 54 % des parents d'élèves estiment que les nouvelles activités périscolaires proposées par les mairies permettront « de réduire les inégalités sociales ».

Leur organisation suscite cependant toujours autant l'inquiétude. Ainsi, 83 % des personnes sondées pensent que « la réforme posera des problèmes d'organisation dans certaines familles », et 86 % estiment que les activités périscolaires « pourront être compliquées à mettre en place dans certaines communes. »

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Seule une minorité de sondés – 35 % des Français et 37 % des parents d'élèves – pense que la concentration des cours le matin « provoque fatigue et stress » chez les enfants. Mais ils ne sont que 51 % à penser que la réforme des rythmes permettra de lutter contre l'échec scolaire, 44% estimant que cela ne changera rien.

ASSOUPLISSEMENT À MARCHE FORCÉE

C'est que le gouvernement fait tout pour imposer la réforme dans l'opinion publique. A peine nommé ministre de l'éducation, Benoît Hamon s'est efforcé de proposer un aménagement de la loi, qui avait été fatale à son prédecesseur, Vincent Peillon. Début mai, le ministre a fait passer un décret, autorisant pour la rentrée prochaine des « expérimentations relatives à l'organisation des rythmes scolaires dans les écoles maternelles et élémentaires ».

Dans les faits, le texte prévoit que le recteur d'académie peut autoriser, « pour une durée de trois ans (...), des adaptations à l'organisation de la semaine scolaire dérogeant à certaines dispositions » du code de l'éducation. Une manière de faire avaler la pilule aux communes qui peinent à mettre en place la semaine de 4,5 jours. 

Tout en maintenant cinq matinées de classe hebdomadaires, le « décret complémentaire » autorise des semaines de huit demi-journées au lieu de neuf, pour regrouper les trois heures d'activités périscolaires sur un après-midi. Il peut être plus facile, en effet, en milieu rural, de recruter des animateurs pour trois heures, plutôt que pour quatre fois 45 minutes ou deux fois une heure et demie.

Lire notre entretien avec le ministre Benoît Hamon (abonnés) :  Article réservé à nos abonnés « Plus de souplesse pour les rythmes scolaires »

MAUVAIS SIGNAL ?

Cet assouplissement pourrait cependant envoyer le mauvais signal aux communes de France. Car si le décret a été pensé pour les 6 % de communes qui, quatre mois avant la rentrée, n'avaient pas pu – ou voulu – rendre leur projet d'emploi du temps, rien n'empêche, a priori, que d'autres viennent grossir leurs rangs. 

Lire nos explications (abonnés) : Article réservé à nos abonnés Rythmes scolaires : le décret Hamon a-t-il ouvert la boîte de Pandore ?

Certains élus UMP ont ainsi immédiatement profité de l'opportunité pour réclamer un report, voire un abandon de la réforme. Une trentaine de maires du Rhône ont également déposé un recours en illégalité contre la réforme des rythmes auprès de Matignon, tandis que le préfet des Hauts-de-Seine a déposé lundi deux référés devant le tribunal administratif contre les communes d'Asnières et de Levallois-Perret, qui refusent d'appliquer la réforme.

Selon L'Express, le directeur de cabinet de Benoît Hamon, Bertrand Gaume, a rencontré les préfets pour leur mettre la pression, et « rappeler que toute délibération d'un conseil municipal refusant d'appliquer la réforme pouvait être considérée comme illégale. »

Seulement 17 % des communes ont appliqué à la rentrée 2013 la réforme rétablissant la semaine de 4,5 jours et les communes restantes doivent embrayer à la rentrée 2014.  

 

 

 

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