Des heurts ont éclaté à Istanbul où des centaines de manifestants étaient assiégés par de très importantes forces de police sur la rue Istiklal, proche de la place Taksim, a rapporté un journaliste de l'AFP sur place. A Ankara, la police a mis lancé des gaz lacrymogènes et a actionné un canon à eau contre un millier de manifestants sur la place Kizilay, dans le centre de la capitale turque.
Un an après
C'était un anniversaire à haut risque aujourd’hui après les soulèvements très médiatisés autour du parc de Gazi et de la place Taksim. Les événements s’étaient soldés par une dizaine de morts et des milliers de blessés.
Les opposants au Premier Ministre avaient appelé au rassemblement, tandis que la police turque mobilisait en masse. La police turque imposait depuis des semaines le calme absolu sur la place Taksim et sur le parc Gazi, décrétés "zone interdite" et protégés aujourd'hui par 25 000 policiers.
L'an dernier, jour pour jour, la police entrait en action pour déloger une occupation qui avait débuté trois jours plus tôt. Une occupation contre un projet commercial soutenu par le chef du gouvernement. Contre cette destruction de l'un des seuls espaces verts d'Istanbul, d'abord quelques écolos vont manifester. Ce qui mettra le chef du gouvernement en rage.
Huit tués, 8000 blessés
Après l’intervention de la police, les villes, les unes après les autres, vont s'enflammer. Plus de trois millions et demi de personnes (selon les autorités) vont manifester dans le pays. La répression policière fera 8 tués, 8000 blessés et un grand nombre d'arrestations.
Mais surtout, cette contestation ouvrira les yeux de l'opinion qui, jusqu'alors, contestait peu l'autoritarisme de M. Erdogan. Depuis juin de l'an dernier, c'est l'image dégradée du chef qui a émergé, un politicien à poigne qui brigue maintenant la Présidence de la République.
Willy Vandervorst
