Réforme territoriale : Hollande veut créer douze super-régions

Réforme territoriale : Hollande veut créer douze super-régions

    Après avoir consulté tous les partis politiques à la mi-mai, François Hollande devrait dévoiler, mardi, les grandes lignes de la réforme territoriale. Selon le Journal du Dimanche, même si les arbitrages ne sont pas définitifs, le président de la République penche pour la création de douze super-régions au lieu des vingt-deux actuelles. «C'est le schéma sur lequel François Hollande a planché samedi en fin d'après-midi avec Manuel Valls, après une ultime réunion de ministres à Matignon dans la matinée sur la réforme territoriale», assure le JDD.

    Dans le détail, ce projet comporterait le regroupement du Nord Pas-de-Calais avec la Picardie, de la Basse et Haute Normandie, de la Champagne Ardenne avec l'Alsace et la Lorraine, la Bourgogne et la Franche Comté, l'Auvergne et Rhône Alpes, le Midi-Pyrénées et le Languedoc-Roussillon, l'Aquitaine et le Limousin, le Poitou-Charentes et le Centre et le Bretagne avec les Pays de Loire. La région PACA et l'Ile-de-France resteraient seules en raison de leur densité de population, ainsi que la Corse à cause de sa situation géographique très spécifique.

    Des fusions puis des transferts

    Selon André Vallini, secrétaire d'Etat à la réforme territoriale, cette nouvelle organisation administrative pourrait permettre de réaliser entre 12 et 25 milliards d'économies. Le plan de François Hollande est de procéder en deux temps. Tout d'abord, le regroupement se fera en fusionnant les régions «bloc par bloc». De fait, aucun démembrement n'aurait lieu. Le seconde partie de la réforme risque d'être plus compliquée avec le transfert de certains départements dans une autre région que celle à laquelle ils sont rattachés actuellement. Selon le JDD, l'exécutif en a recensé une dizaine. L'idéal pour le gouvernement serait une démarche volontaire de ces départements. Mais là, à droite comme à gauche, la pilule risque d'être parfois difficilement acceptable.

    Même au sein de l'exécutif, ce projet est loin de faire l'unanimité. Manuel Valls ou Stéphane Le Foll souhaîtent une union entre les pays de Loire et la Bretagne, mais le Breton Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, s'y oppose et se bat pour que sa région reste seule. Pourtant, samedi, les Bonnets rouges ont manifesté pour demander le rattachement de la Lpoire-Atlantique à la Bretagne, qui permettrait à Nantes de redevenir administrativement dans le giron breton. «Nooned e Breith» (Nantes en Bretagne) scandaient les manifestants. Ailleurs, le Languedoc-Roussillon a déjà annoncé qu'il n'était pas question de se rapprocher avec quiquonque.

    Sur le mode de scrutin pour l'élection des élus dans ces super régions, le gouvernement serait favorable à une élection à deux tours. En attendant, le gouvernement veut aller vite. Le Conseil des ministres doit examiner deux projets de loi dès le 18 juin. L'un porté par Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur, concernera la nouvelle carte et la date des élections qui pourraient être répoussées au printemps 2016. Le second aux mains de Marylise Lebranchu, ministre de la Décentralisation, organisera le transfert des compétences des conseils généraux supprimés, aux super-régions ou aux agglomérations. Ces textes devraient même être débattus au Sénat avant les vacances d'été puis à l'Assemblée nationale à l'automne avant un vote début 2015.

    QUESTION DU JOUR. François Hollande pourra-t-il aller au bout de son quinquennat ?