Quand il était gouverneur de Floride, Jeb Bush faisait venir
par avion des spécialistes en sciences sociales de l’Ivy League [universités américaines
les plus prestigieuses] pour des séminaires d’une journée avec son
personnel. Et il trouvait aussi le temps pour des sessions de brainstorming en
immersion qu’il appelait “semaines de réflexion”.

Lecteur vorace, il a toujours une liste de 25 livres en
attente sur sa liseuse Kindle et écrit régulièrement à ses auteurs préférés.

Se considérant comme un intello, il ne voyage jamais sans ses
revues de politique et envoie à toute heure des questions à des think
tanks. (Par exemple, quelles sont les cinq meilleures manières d’obtenir un taux de
croissance économique de 4 % ?)

Alors que Jeb Bush, 61 ans, se demande s’il va briguer la
candidature du Parti républicain pour la présidentielle de 2016, il redoute
une lassitude de l’électorat vis-à-vis de son nom de famille, associé
indéfectiblement à son frère aîné, un Texan buté qui faisait passer
l’instinct avant la réflexion et reconnut un jour que lire ne
l’intéressait pas.Le plus grand penseur du camp républicain

A tous égards, consciemment ou non, Bush cadet semble
se positionner comme l’anti-George W. : intellectuel en quête de
nouvelles idées, demandant l’avis de tout un chacun et n’aimant
rien tant que les débats animés, gestionnaire tatillon entrant volontiers
dans les détails bureaucratiques.

Ses alliés assurent qu’une telle réputation – son ami Karl Rove l’appelle “le plus grand penseur
du camp républicain” – pourrait s’avérer essentielle pour faire de Jeb Bush un
présidentiable aux yeux d’un électorat encore mal remis des années George W.,
marquées par les guerres ruineuses et le marasme économique.

Mais si l’amour des livres et l