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En Chine, les mesures de relance sont de plus en plus manifestes

Dépenses d’infrastructures accrues et nouvelles mesures de politique monétaire.

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Afin d’éviter une décélération trop forte de l’économie chinoise, le gouvernement multiplie les signaux d’une politique de relance.

Par Gabriel Grésillon

Publié le 1 juin 2014 à 15:34

Il y a des limites à la tolérance des autorités chinoises devant le coup de frein que subit la deuxième économie mondiale. A en juger par la multiplication, ces dernières semaines, des mesures visant à soutenir la croissance, il semble que ces limites soient en train d’être testées. Mises bout à bout, les annonces liées au projet de « mini-stimulus » de Pékin finissent par dessiner les contours d’un soutien substantiel à l’économie. Un soutien qui porte enfin ses fruits : hier, un indicateur mensuel de l’activité manufacturière a affiché son meilleur score en cinq mois.

Le point de départ a été l’annonce, début avril, par le gouvernement central, d’un programme visant à accélérer les dépenses dans les grands projets d’infrastructures, ainsi que de mesures fiscales aidant les PME. Plus récemment, il a été précisé que les capitaux privés allaient partiellement être mobilisés. Les investisseurs ont été appelés à participer à 80 projets, dont 54 concernent le secteur énergétique. Les médias chinois estiment que ces 80 chantiers représentent environ 1.000 milliards de yuans (117 milliards d’euros). Les calculs des économistes concernant l’impact sur l’activité de ces mesures de relance vont de 0,6 à 1 point de PIB.

La semaine dernière, Pékin a surtout mis la pression sur ses gouvernements locaux pour qu’ils dépensent rapidement les budgets à leur disposition en matière de projets d’infrastructures. En les menaçant de leur supprimer ces sommes d’argent si elles n’étaient pas allouées avant la fin juin. La province méridionale du Guangdong, berceau du renouveau industriel chinois, vient d’annoncer son propre plan de relance, d’un montant de 64,7 milliards de yuans.

Au plan monétaire, les mesures ont aussi été limitées, mais réelles. La Banque centrale a diminué les taux de réserves obligatoires de certaines banques rurales, pour leur faciliter le crédit. Vendredi, le gouvernement a laissé entendre que d’autres actions de ce type étaient envisagées. Et Pékin a demandé aux grandes banques de se remettre à octroyer des crédits immobiliers, dans un moment où les inquiétudes se concentrent sur ce secteur fondamental pour l’économie chinoise. Enfin, les autorités ont piloté un décrochage de 3 % du yuan par rapport au dollar, pour aider les exportateurs.

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Toutes ces actions dénotent l’inquiétude des autorités devant la profondeur du ralentissement. Les économistes tablent désormais en moyenne, pour cette année, sur une expansion autour de 7,3 %, ce qui serait le plus mauvais score en vingt-quatre ans. Dans certaines régions, comme le nord-est, bastion des industries lourdes touchées par des problèmes de surcapacités, le problème est plus prononcé encore. Pour Liu Li-Gang, chef économiste pour la Chine d’ANZ, il s’agit surtout, pour le Premier ministre Li Keqiang, d’un « risque de réputation ». Ayant fixé un objectif de croissance à 7,5 %, il risquerait de décevoir les milieux économiques s’il se résolvait à accepter un chiffre inférieur. C’est pourtant ce que de nombreux économistes jugent désormais souhaitable pour une économie fortement endettée et qui a besoin de retrouver une trajectoire plus pérenne.

Gabriel Grésillon (Correspondant à Pékin)

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