Encore des bonnes nouvelles en provenance du congrès américain de la Société américaine d'oncologie clinique 2014 (Asco 2014) qui se déroule à Chicago du 30 mai au 3 juin. Des résultats d’autant plus importants qu’ils pourraient bien dans un avenir proche faire évoluer les pratiques dites standard. Plusieurs cancers sont concernés, sein et prostate pour l’adulte, tumeurs pédiatrique graves de l’enfant.
Autant de résultats qui ont tous un point commun : celui de reposer sur des données solides. D’ailleurs l’excellence de ces travaux, la plupart présentés en séance plénière du congrès dans une salle gigantesque pleine à craquer , a été saluée par le président de l’Asco 2014, le Dr Clifford Hudis, chef de service au Mémorial Sloan Kettring Cancer Center (New York) :
Nul doute que ces études se traduiront pour les patients par des bénéfices en terme de survie"- Dr Clifford Hudis
État des dernières avancées.
PROSTATE. C’est un travail important concernant le cancer de prostate en phase avancée qui a été proposé. Cette étude française promue par Unicancer et présentée par le Pr Karim Fizazi, chef du département de médecine oncologique de l’institut Gustave Roussy ( Villejuif), pourrait à court terme bien faire évoluer les pratiques en raison d’un bénéfice de survie non négligeable pour les patients, soit près de 13 mois de vie supplémentaires.
ASCO 2014 - Etude GETUG 12 : la chimiothérapie en renfort contre le cancer de la prostate from Gustave Roussy on Vimeo.
L’étude CHAARTED a suivi pendant 6 ans près de 800 hommes atteints d’un cancer de la prostate métastasé. Jusqu’à présent, la règle dans ce type de cancer était de proposer un traitement hormonal, dit anti androgénique, afin de minimiser la production d’hormones mâles. Or, les médecins avaient observé qu’avec le temps, un certain nombre de ces cancers devenaient résistants aux traitements antihormonaux.
Les auteurs de ce travail ont donc eu l’idée d’y adjoindre une molécule bien connue de chimiothérapie standard, appelée Docetaxel, mise au point par des chercheurs du CNRS dans les années 1980.
Une bonne idée puisque cet ajout a permis au final d’augmenter l’efficacité du traitement de référence et de prolonger d’au moins 30% la survie des patients.
SEIN. Réservées jusqu’à présent aux femmes ménopausées, les inhibiteurs d’aromatase viennent de prouver leur intérêt chez les femmes plus jeunes pré ménopausées. Deux études, baptisées TEXT et SOFT ont comparé le traitement classique, Tamoxifène, à celui d’un inhibiteur d’aromatase, l’Exemestane, tout en proposant dans les deux cas de mettre les ovaires au repos afin de minimiser leur synthèse d’hormones.
Après un peu plus de cinq ans et demi de suivi, les résultats sont sans appel puisque les meilleurs résultats ont été obtenus dans le groupe des femmes recevant l’inhibiteur d’aromatase, et ce tant en terme de survie que de prévention de la récidive.
CERVEAU. Pour les enfants atteints de tumeurs rares mais agressives de tumeurs cérébrales (médulloblastomes, tumeurs neuroectodermiques primitives), une nouvelle approche thérapeutique porteuse d’espoir vient d’être proposée. Ce travail français présenté par le Dr Christelle Dufour (Institut Gustave Roussy, Villejuif) démontre l’intérêt d’une autogreffe de cellules souches hématopoiétiques associée à une chimiothérapie et à une radiothérapie.
Avec désormais trois ans de recul, cette nouvelle combinaison a permis de multiplier par deux le taux de survie obtenu, devenant supérieur à 80%.