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Santé

Manger du piment rouge allongerait l'espérance de vie

Une équipe américaine a augmenté la longévité de souris en bloquant un récepteur à la douleur. Celui-ci peut être affecté par une substance contenue dans le piment rouge.
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Manger du piment rouge allongerait l'espérance de vie
La capsaïcine, substance contenue dans le piment, peut mener à une longévité accrue chez l'homme.
Frédéric Soreau / Photononstop / AFP

Les personnes qui sont en état de douleur chronique ont une espérance de vie plus courte (indépendamment des maladies pouvant être associées à cette douleur) : c'est un fait connu depuis quelques années déjà, même si l'on n'en connaît pas encore les causes. Cependant, "on ne sait pas encore si la perception de la douleur peut affecter directement le vieillissement", explique le biologiste américain Andrew Dillin, de l'Université de Californie aux États-Unis et ses collègues dans une publication qui vient de paraître dans la revue Cell.

RÉCEPTEUR. Cette équipe de scientifiques a tenté de résoudre ce mystère en menant des expériences sur des souris. Plus précisément, en créant une lignée de souris dépourvues d'un récepteur à la douleur appelé TRPV1. Ce dernier, notamment présent dans la peau et dans les nerfs, est détruit par des substances comme la capsaïcine, composant actif du piment. 

L'espérance de vie augmentée de 14% en moyenne

Résultat : les souris dépourvues du récepteur TRPV1 ont présenté une longévité supérieure de 14 % en moyenne (soit 4 mois) à celle de souris "normales". Ce qui veut dire que des souris dotées d'une moindre capacité à ressentir la douleur vivent en moyenne plus longtemps.

MÉTABOLISME. Mieux, lorsque ces souris vieillissent, leur métabolisme présente toujours des caractéristiques "juvéniles" : il continue de réguler aussi efficacement et rapidement les taux de sucres dans le sang que pendant leur jeune âge, (alors que le rythme décélère au fur et à mesure chez les souris "normales"). De plus, lors d'un exercice physique, le nombre de calories brûlé est plus important que chez les souris dont le récepteur TRPV1 fonctionne.

CAUSE. Selon les auteurs de l'étude, l'allongement de l'espérance de vie chez ces souris pourrait s'expliquer par le rôle que le récepteur à la douleur TRPV1 joue dans le pancréas lors de la régulation de l'insuline, hormone permettant aux cellules d'utiliser le sucre contenu dans le sang et évitant donc l'accumulation de sucre dans le sang, phénomène récurrent chez les personnes diabétiques.

Les récepteurs TRPV1 sont impliqués dans la libération d'une substance appelée CGRP, qui empêche l'insuline d'entrer dans les canaux sanguins. Ainsi, chez les souris dépourvues de récepteurs à la douleur TRPV1, les quantités de CGRP libérées dans l'organisme seraient moindres, ce qui permettrait à l'insuline de pénétrer beaucoup plus facilement dans le sang, et donc d'y effectuer sa mission bénéfique.

Action du récepteur TRPV1 dans le pancréas. Source : Cell

 Découvrir que la manipulation de ce récepteur accroît l’espérance de vie, devrait être plein de sens pour les maladies liées à l’âge - Andrew Dillin, principal auteur de l'étude

"Découvrir que la manipulation de ce récepteur ne permet pas seulement un métabolisme jeune, mais accroît aussi l’espérance de vie, devrait être plein de sens pour les maladies liées à l’âge, principalement le diabète", se félicite Andrew Dillin. Selon lui, certains médicaments permettraient de sous exprimer le récepteur à la douleur.

PIMENT ROUGE. Selon lui, l’alimentation aussi pourrait s’avérer utile pour protéger son métabolisme. "L’ingestion chronique de composés qui affectent le TRPV1, comme la capsaïcine, peut aider à prévenir le déclin métabolique lié à l’âge et mener à une longévité accrue chez l’homme", souligne Andrew Dillin. Plusieurs études associent les régimes riches en piment rouge à une incidence réduite du diabète et des troubles métaboliques.

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