L'UMP reste profondément enlisée dans la crise après la démission annoncée de Jean-François Copé pour le 15 juin. Deux blocs se font face, illustrant le nouveau rapport de force au sein de la droite suite au scandale Bygmalion, société gérée par des proches de M. Copé qui est mise en cause dans une affaire de fausses factures pendant la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012. D'un côté, les sarkozystes et les copéistes, en perte d'influence. De l'autre, tous ceux qui s'opposent à un éventuel retour de l'ex-président : le trio devant assurer l'intérim jusqu'à l'organisation d'un nouveau congrès en octobre – Jean-Pierre Raffarin, Alain Juppé et François Fillon – et les quadras Xavier Bertrand, Laurent Wauquiez ou Valérie Pécresse.
Les sarkozystes voient d'un mauvais œil la prise du parti par Alain Juppé et François Fillon, qui restent les rivaux les plus dangereux pour l'ex-président. Ils les suspectent de vouloir profiter de leur situation à la tête de l'appareil pour empêcher un éventuel retour de Nicolas Sarkozy à la tête de l'UMP. Pour déstabiliser le triumvirat, les amis de l'ex-chef de l'Etat ont lancé une offensive visant à contester leur légitimité. Leur angle d'attaque ? Jeter le discrédit sur les trois ex-premier ministres, en affirmant que leur arrivée à la tête du parti n'est pas conforme aux statuts. C'est l'argument brandi par Nadine Morano et Claude Guéant, dimanche 1er juin. « Je ne peux accepter cette situation qui nous met dans l'illégalité », a déclaré la première au Parisien.
Ces fidèles de l'ancien président préconisent l'intronisation à la tête du parti du vice-président délégué, Luc Chatel, pour assurer l'intérim. « C'est la seule voie juridique », juge Mme Morano. Leur proposition se base sur l'article 24-5 des statuts de l'UMP, prévoyant que le vice-président délégué remplace le président « en cas d'empêchement » ou « de vacance ». Sauf que Luc Chatel a démissionné mardi 27 mai, en même temps que toute la direction de l'UMP. Sollicité, ce soutien de M. Copé ne veut rien dire de ses intentions. Selon lui, il revient au bureau politique, qui se tiendra le 10 juin, de trouver « la solution juridique de sortie de crise politique », en lien avec la haute autorité de l'UMP.
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