L'Inde a donné naissance lundi à un 29e Etat, le Telangana, né de la scission de l'Etat de l'Andhra Pradesh et largement fêté dans le sud du pays après une longue campagne séparatiste de près de six décennies. Hyderabad, où sont installés nombre de grands groupes de haute technologie, restera la capitale des deux Etats pendant dix ans.
Kalvakuntla Chandrashekar Rao, qui mena un temps une grève de la faim pour obtenir gain de cause, a été intronisé au poste de chef de l'exécutif de ce nouvel Etat lors d'une cérémonie dans la matinée à Hyderabad. Les habitants du Telangana ont fêté sa création à minuit avec un feu d'artifice qui a éclairé le ciel de la ville.
Le nouveau premier ministre de l'Inde, Narendra Modi, a félicité M. Rao et a promis « son soutien total au peuple et au gouvernement du Telangana », dans un message sur Twitter. « L'Inde a un nouvel Etat. Bienvenue au Telangana, notre 29e Etat. Le Telangana va renforcer notre marche vers le développement dans les prochaines années, a-t-il ajouté. La naissance du Telangana intervient après des années de lutte et de sacrifices pour de nombreuses personnes. »
CRAINTE D'UNE DÉSTABILISATION ÉCONOMIQUE
La campagne pour créer ce nouvel Etat, situé dans l'une des régions les plus à la peine économiquement, a débuté dans les années 50, ses promoteurs dénoncant le manque d'attention pour cette région de la part des exécutifs locaux. En revanche, les élites et habitants des régions côtières de l'Andhra Pradesh, mieux dotées, s'opposaient à cette scission, craignant une déstabilisation économique de la région.
Le chef de l'exécutif de l'Andhra Pradesh avait démissionné en début d'année pour protester, avant la discussion au Parlement sur la création de ce nouvel Etat. Cette discussion avait donné lieu à des scènes de chaos au Parlement, des parlementaires échangeant des coups et l'un d'eux arrosant même ses collègues de gaz lacrymogène.
La décision de créer cet Etat a longtemps été considérée par les analystes comme une manœuvre électorale du Parti du Congrès, défait aux récentes législatives, pour engranger des voix dans le sud du pays. Celui-ci n'a cependant obtenu que deux des 42 sièges en jeu pour les législatives dans l'Andhra Pradesh. Les opposants à sa création estiment que cette décision ouvre la « boîte de Pandore » des revendications séparatistes en Inde.
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