Kenya: les Somaliens priés de partir

Des réfugiés somaliens à Dadaab au Kenya, en octobre 2013.
Légende image, Des réfugiés somaliens à Dadaab au Kenya, en octobre 2013.

Plus de 500.000 réfugiés somaliens au Kenya vont avoir l’opportunité de rentrer chez eux, après un accord signé par l’ONU, le Kenya et la Somalie.

L’accord prévoit le rapatriement volontaire des Somaliens au cours des trois prochaines années.

Le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés, le HCR, s’est engagé à aider les réfugiés à rejoindre la Somalie.

Les Somaliens avaient depuis 20 ans fui les sécheresses récurrentes et un état de guerre civile permanent dans leur pays.

Les deux camps où ils vivent, Dadaab et Kakuma, sont tellement grands qu’ils s’apparentent à des villes.

Nairobi ne cache pas, depuis plusieurs années, son désir de voir ces réfugiés rentrer chez eux.

Et après l'attaque du centre commercial Westgate de Nairobi fin septembre, revendiquée par les islamistes somaliens shebab, plusieurs responsables kényans ont de nouveau stigmatisé Dadaab, selon eux terrain idéal de recrutement d'extrémistes.

Un quartier de Nairobi - Eastleigh- abrite également un grand nombre de Somaliens: il est appelé communément “Little Mogadishu”, la petite Mogadiscio.

Rapatriements “volontaires”

Les réfugiés ont fui la Somalie après la chute du gouvernement central en 1991.

Nombre d’entre eux sont nés dans les camps et n’ont jamais mis le pied dans leur pays d’origine.

Les gouvernements kényans et somaliens, et l’ONU, espèrent introduire un programme de réintégration pour aider les réfugiés à démarrer une nouvelle vie en Somalie et à contribuer à la reconstruction de leur pays.

“Il est très important de souligner que personne ne force les Somaliens à quitter le Kenya", a déclaré Raouf Mazou, représentant du HCR au Kenya.

Le HCR estime à 493.000 les Somaliens enregistrés comme réfugiés au Kenya. Nairobi affirme abriter le double, légalement enregistrés ou non.

M. Mazou a estimé estimé qu'"après plus de 20 ans de conflit et d'insécurité en Somalie, l'environnement politique, socio-économique et sécuritaire a changé".

Même si la situation est loin d'être "parfaite, des parties entières du pays sont plus sûres, ce qui permet à certains réfugiés de rentrer chez eux".

Les spécialistes de la région soulignent néanmoins que la plupart des réfugiés ne souhaitent pas rentrer car ils savent qu’ils ne seront pas en sécurité en Somalie.