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Sarkozy n'est plus le sauveur à droite

Selon un sondage BVA pour L'Express, Nicolas Sarkozy perd 12 points dans sa cote d'influence auprès des Français de droite. L'affaire Bygmalion le pénalise.

Vivien Vergnaud , Mis à jour le
Nicolas Sarkozy au Parc des Princes, le 19 avril.
Nicolas Sarkozy au Parc des Princes, le 19 avril. © Reuters

L'affaire Bygmalion et la quasi-désintégration de l'UMP ne font finalement pas les affaires de Nicolas Sarkozy. L'ancien Président, que l'on dit à deux doigts de se replonger en politique en vue de la présidentielle de 2017, a subi une chute importante dans les sondages. Selon une étude de l'institut BVA pour L'Express publiée lundi, il a souffert de l'affaire qui met le doute sur le financement de sa campagne de 2012 et perd 12 points dans sa cote d'influence auprès des sympathisants de l'UMP.

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Interrogés sur leur souhait de voir Nicolas Sarkozy prendre "davantage d'influence dans la vie politique française", seuls 58% des Français de droite répondent "oui", contre 70% un mois plus tôt. Sur l'ensemble de la population, son score est de 31%, en chute également de 6 points. En deuxième position du classement, il est largement devancé par Alain Juppé, qui obtient 69% à droite et 56% auprès des Français. C'est lui le nouveau champion à droite.

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Sondage BVA pour L'Express.

L'affaire Bygmalion a rebattu les cartes à droite. L'UMP dans son ensemble souffre et a perdu huit points dans le classement des partis préférés des Français, passant de 39% à 31%. Elle reste le premier parti mais se rapproche du PS (28%) et du FN (26%). Jean-François Copé est, forcément, au plus bas : en perte de 14 points, il sombre à 16% à droite. Alain Juppé est certes au sommet, mais il a perdu huit points en un mois. En fait, deux responsables tirent profit de ce marasme. Jean-Pierre Raffarin stagne à 46% et François Fillon bondit de cinq points, à 54%. Le "triumvirat" de l'UMP est bien en place. Ce sera peut-être dur pour Nicolas Sarkozy de les déloger, s'il souhaite effectivement revenir en politique.

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Revenir vite

Tous les signes sont là, que l'on ne s'y trompe pas. Nicolas Sarkozy réfléchit à son retour. Lundi, il a rencontré Vladimir Poutine à Sotchi, pour un déjeuner . Sans que l'on sache ce que les deux hommes se sont dit. Brice Hortefeux publie une tribune dans le Monde sur l'UMP. L'entourage de l'ancien chef de l'Etat bruisse de son envie de revenir. Que Sarkozy "revienne pour redresser le parti, il est le seul à pouvoir le faire", affirment ses amis, interrogés par l'AFP. Dans ses bureaux rue de Miromesnil à Paris, il rencontre depuis sa défaite cadres, élus, jeunes pousses prometteuses du parti. A chaque fois en donnant la même impression à ses visiteurs : "C'est sûr, il veut revenir. Il ne le dit pas explicitement, mais c'est tellement évident", expliquent l'un d'entre eux à l'agence.

Comme l'expliquait dimanche le JDD , Sarkozy pourrait se décider après ses vacances en juillet. Le scenario pour l'heure actuelle : prendre la présidence de l'UMP à l'automne prochain pour récupérer l'appareil, tout changer, et être seul en course en vue de 2017. S'il veut reprendre le combat politique, il doit vite sortir du bois. Alors que sa cote s'effondre déjà après les premières révélations de l'affaire Bygmalion, qu'en sera-t-il si son nom est cité dans l'enquête? S'il y a des perquisitions chez lui? S'il y a des confrontations avec les principaux accusés? Me Patrick Maisonneuve, l'avocat de la société de communication, avait assuré lors d'une retentissante conférence de presse mardi : l'affaire Bygmalion, "c'est l'affaire des comptes de campagne de Sarkozy". "Qui mieux que lui peut se défendre? Imagine-t-on ses amis faire le tour des télés pour dire qu'il n'a rien à voir avec tout ça! Mais ils ne seraient vite plus crédibles", assure un proche à l'AFP.

Sarkozy n'étant déjà plus le premier des candidats potentiels dans ce sondage, son rôle de favori à droite est surtout mis en danger par Marine Le Pen. Sa cote prend sept points à droite, à 49%. A ce rythme-là, leurs courbes se croisent le mois prochain.

Source: leJDD.fr

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