LES PLUS LUS
Publicité

La bataille des capitales de région a déjà débuté

Alors que la nouvelle carte des régions n'est même pas définitive, les maires des préfectures régionales avancent déjà leurs pions dans l'optique que leurs villes deviennent les capitales des nouvelles collectivités.

Gaël Vaillant , Mis à jour le
Strasbourg veut rester capitale de région.
Strasbourg veut rester capitale de région. © Reuters

Dans le système administratif français, chaque collectivité est centrée autour d'une ville, siège de ses institutions. Les 14 super-régions proposées lundi soir par l'Elysée n'échapperont pas à cette règle. Pour l'Ile-de-France, le Paca, le Nord-Pas-de-Calais, les Pays-de-la-Loire, l'Aquitaine, la Bretagne et la Corse - dont les frontières ne sont pas modifiées -, la question ne se pose pas. En revanche, les régions qui fusionnent vont devoir se trouver un nouveau fief. Et à part la Bourgogne et la Franche-Comté, qui ont déjà choisi Dijon de concert, le consensus s'annonce délicat.

Publicité
Le lobbying intensif de Strasbourg

Depuis le lancement des consultations autour de la réforme territoriale, les élus alsaciens sont très actifs. Selon l'édition de mardi des Dernières nouvelles d'Alsace (DNA), l'UMP Philippe Richert , président de la région Alsace, et le socialiste Roland Ries, le maire de Strasbourg, ont pesé de tout leur poids pour, d'une part, éviter une fusion avec la Champagne-Ardenne et, d'autre part, faire de Strasbourg la seule et unique capitale de région. "Je ne peux accepter que Strasbourg, avec son statut européen, appartienne à une région dont elle ne serait pas la capitale", a ainsi expliqué Roland Ries aux DNA. Côté lorrain, où Metz et Nancy se sont longtemps affrontées, aucun responsable n'a encore réagi sur le sujet. "Nancy aurait toutes ses chances", veut toutefois croire L'Est républicain .

La suite après cette publicité
Trop de candidats potentiels pour la région Centre

Orléans, Tours, Poitiers, Limoges… l'ensemble qui associe le Centre, le Poitou-Charentes et le Limousin s'annonce compliqué à gérer. Alain Claeys, le maire socialiste de Poitiers, a déjà lancé le débat : il a évoqué en conférence de presse un "tripôle Tours-Poitiers-Limoges", excluant ainsi Orléans, pourtant actuel siège du conseil de la région Centre. "Comment pourrait-on ignorer Orléans, l'agglomération la plus peuple de la nouvelle région évoquée?", s'étonne le maire UMP de cette ville joint par leJDD.fr, Serge Grouard , qui ajoute : "Bien malin celui qui peut parier sur la capitale d'une région si grande s'étendant de Niort à Montargis! Au lieu de rassembler les élus, on crée des clivages, chacun souhaitant défendre son pré carré."

La suite après cette publicité
Montpellier-Toulouse : un affrontement à venir?

Christian Bourquin est furieux. Le président socialiste du Languedoc-Roussillon, interrogé par de nombreux médias depuis lundi soir, fustige "une carte des copains" et refuse le mariage forcé avec la région Midi-Pyrénées. Et parmi ses arguments, il pointe l'éloignement entre Montpellier et Toulouse, sièges actuels des deux hôtels de région. "A part Toulouse, là-bas, c'est le désert. Moi, je n'ai pas fait un désert autour de Montpellier", a-t-il expliqué dans L'Indépendant . Si Martin Malvy , le président PS de la région Midi-Pyrénées, a défendu la fusion des deux régions, il a refusé d'évoquer le choix de la future capitale de région. Reste que Toulouse reste la quatrième ville de France sur le plan démographique. Mais les élus veulent d'abord sceller le mariage avant d'en régler les détails.

Un match Amiens-Reims?

La Picardie sera réunie à la région Champagne-Ardenne. Amiens et Reims vont donc respectivement concourir pour accueillir le siège du futur conseil régional commun. Mais, comme pour Montpellier et Toulouse, les élus locaux n'ont pas encore réagi à la proposition faite par François Hollande. Le magazine régional Reflets actuels  croit toutefois savoir que "Reims devrait l'emporter". Mais, ajoute ce média, Amiens pourrait "ne pas se laisser faire".

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité
Rouen se décrit déjà comme "capitale de région"

La réunification des deux Normandie ne devrait pas trop faire débat. Mais Rouen et Caen sont deux villes de taille équivalente, souvent mises en concurrence par le passé. Le maire de Rouen, le socialiste Yvon Robert, a été le premier à réagir par voie de communiqué : "Rouen joue d'ores et déjà ce rôle de grande métropole régionale, nationale et européenne." Et d'ajouter : "En janvier 2015, notre agglomération deviendra la Métropole Rouen Normandie, capitale d'une région de 3,4 millions d'habitants." Interrogé mardi midi par France 3 Basse Normandie, Joël Bruneau, maire UMP de Caen, a toutefois refusé la polémique : il s'est contenté d'évoquer "la complémentarité nécessaire entre Caen, Rouen et Le Havre pour avoir comme capitale la Normandie"…

Lyon et son "antenne" clermontoise

Le choix de Lyon, troisième ville de France, paraît évident pour la nouvelle région Auvergne-Rhône-Alpes. Sauf que le président de la région rhodanienne, le socialiste Jean-Jack Queyranne , "n'entend pas exercer une centralisation des décisions depuis Lyon, mais (…) garantir la proximité". Une idée poussée par son futur partenaire, le président PS de la région Auvergne René Souchon. "Vous ne pouvez pas gérer un lycée à 500 km, c'est impossible", a estimé ce responsable dans un entretien à France Bleu Auvergne , la semaine dernière. "Il faut bien des antennes de la grande région déconcentrée. On ne va pas dire aux 400 agents que j'ai dans la région : 'c'est terminé, on fusionne, vous partez à Lyon'", a encore argué René Souchon. La situation est d'autant plus délicate que la région Auvergne va inaugurer prochainement le nouveau - et coûteux - hôtel de région.

Lire : Quelle région fusionne avec qui?

Source: leJDD.fr

Contenus sponsorisés

Sur le même sujet
Emmanuel Macron chez JP Morgan en 2027 ?
Politique

Macron de retour aux « affaires » en 2027 ? : les indiscrets du JDD

Chaque semaine, la rédaction du JDD s’immisce dans les coulisses de la vie politique (mais pas que) pour vous partager ses indiscrets. Au menu : France 2 « délocalise » le duel ; Bruno Le Maire, « le mal-aimé » ; L’Élysée en télétravail pendant les JO. Sans oublier l’agenda de la semaine.

Publicité