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La Corse est "la seule qui n'a pas subi de baisse de son PIB en 2008-2009", note l'Insee dans une étude publiée mardi 3 juin 2014.

afp.com/Pascal Pochard-Casabianca

Qui l'eut cru? Le champion de France de la résistance à la crise économique est... la Corse. En effet, parmi les régions métropolitaines, elle est "la seule qui n'a pas subi de baisse de son PIB en 2008-2009", note l'Insee dans une étude publiée ce mardi. L'Ile de Beauté présente même la croissance annuelle moyenne la plus forte de ces 20 dernières années (sauf outre-mer) avec 2,6% par an! C'est "son caractère insulaire qui fait qu'elle est plus protégée", explique à L'Express Luc Brière, auteur de l'étude. "Le poids du tourisme et du secteur de la construction, ainsi qu'un programme d'investissement et le secteur public ont agit comme autant des facteurs protecteurs".

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Sur le reste du territoire "de 2008 à 2011, les rythmes d'évolution divergent plus fortement, certaines régions ne parvenant pas à sortir de la récession", indique l'Insee.

Ainsi, les taux d'évolution du PIB s'échelonnent de -1,2% par an en Bourgogne à +1,9% en Corse sur cette période. "La démographie est un facteur important de la croissance", remarque Luc Brière. "Une population qui grandit suscite de nouvelles activités, une accélération de la demande. Cela peut même jouer un caractère attractif pour les territoires". Et l'Insee de remarquer ainsi une forte corrélation statistique (voir graphique ci-dessous) entre croissance de la population et croissance du PIB de la région sur moyen terme.


Pourtant, "les disparités dans les évolutions économiques régionales ne résultent que très partiellement du profil d'activité de chaque région", précise l'institut. Ce qui n'empêche pas l'Ile-de-France de tirer son épingle du jeu. Son orientation vers le secteur tertiaire et marchand explique aisément une plus faible exposition aux méfaits de la crise, contrairement aux régions du quart nord-est de la France (Alsace, Bourgogne, Champagne-Ardenne, Franche-Comté, Lorraine, Picardie), plus industrielles et donc plus sensibles à la crise économique.

Alors que François Hollande vient de lancer sa réforme territoriale, il est encore trop tôt à l'Insee pour tirer des conclusions sur les conséquences de ce découpage. Mais fusionner deux régions en difficulté économique comme la Franche-Comté et la Bourgogne, dont le PIB régional a respectivement augmenté depuis 1993 de 0,9% et de 0,7% par an, ne devrait pas sur le papier permettre à ces deux régions de rattraper leur retard sur la moyenne nationale (1,5%). Dans ce cas précis, espérer qu'une région tire l'autre vers le haut est un pari aussi risqué qu'hasardeux.


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