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UMP, le règne du chacun pour soi

CHRONIQUE - Nicolas Sarkozy dans le viseur des juges, Alain Juppé et François Fillon qui ne souhaitent pas son retour, les quadras qui parient sur le chaos pour jouer la carte du renouveau. L’UMP sent la terre brûlée.

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Cécile Cornudet, éditorialiste aux « Echos ».

Par Cécile Cornudet

Publié le 4 juin 2014 à 18:40

La peur des juges, la peur de l’éclatement, et maintenant la peur de Nicolas Sarkozy. L’UMP enchaîne les crises de tétanie comme ce mercredi à la lecture de l’interview de Brice Hortefeux (« Le Monde ») jugeant nécessaire le retour de l’ancien président. La décision n’est pas prise, dit son cabinet, mais une chose est claire. Alors que les juges menacent, chacun est désormais prêt à tout à l’UMP pour sauver sa peau, y compris à mettre le feu à une maison déjà chancelante.

Pour appuyer un éventuel retour, les sarkozystes tentent méthodiquement, depuis une semaine, de décrédibiliser le trio Juppé-Fillon-Raffarin qui doit assurer l’intérim d’ici au congrès de l’automne. Lequel trio se dit prêt à claquer la porte s’il est empêché et prédit la fin de l’UMP si ce retour se confirme.

Sélection du candidat pour 2017

Nicolas Sarkozy se rêve en sauveur ? En réalité, son intérêt retrouvé pour l’UMP donne le signal inverse : la sélection du candidat pour 2017 se joue maintenant, tous les coups sont permis ! Les sarkozystes ne disent-ils pas qu’il supprimerait la primaire s’il prenait l’UMP ? François Fillon répond en privé qu’il se présenterait seul à la présidentielle. Alain Juppé invite Nicolas Sarkozy à jouer franc jeu en se présentant à la primaire. Quant à la génération « quadra », elle espère sans le dire que ces trois-là s’entre-détruiront. Sur le chaos, ils pourront jouer la carte du renouveau.

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Depuis la démission de Jean-François Copé, chacun a ressorti ses brevets de moralité et trouvé la formule la moins inélégante pour pousser les aînés dehors. « Tous ceux qui sont concernés par la campagne de 2012 doivent désormais se tenir à l’écart », a lancé Xavier Bertrand. Le mot «intégrité » à la bouche, Laurent Wauquiez esquive : « On a besoin de tout le monde, Nicolas Sarkozy en fait partie ». On a connu plus enthousiaste. Bruno Le Maire qui a démissionné de la fonction publique et renoncé à cumuler les mandats assure sans ciller : « La marque « renouveau », c’est moi ». Alors que les autres hésitent à aller plus loin, lui s’est déjà dit prêt à être candidat à la présidence de l’UMP.

Ils étaient ministres de Nicolas Sarkozy et ont pour la plupart participé à la campagne de 2012 ? Qu’il est loin ce temps-là ! Un quadra se reconnaît à deux signes, il a la gâchette facile et la mémoire fragile.

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