Reprise d'Alstom : Siemens «va bien déposer une offre» avant le 16 juin

Depuis le début du feuilleton Alstom, il ne s'était jamais exprimé dans la presse. Interrogé par notre journal, Christophe de Maistre, président de Siemens France assure que son groupe déposera bien une offre avant la date-butoir du 16 juin.

Reprise d'Alstom : Siemens «va bien déposer une offre» avant le 16 juin

    Resté silencieux depuis que l'offre de reprise d'Alstom par General Electric a été rendue publique, le président de Siemens France, Christophe de Maistre, interrogé par notre journal, l'affirme haut et fort : oui, son groupe va bien déposer une offre de rachat  de la branche énergie d'Alstom. Il coupe ainsi court aux doutes émis par certains, y compris dans les arcanes du pouvoir en France, sur l'intérêt réel du géant allemand pour son rival français.

    S'il ne livre aucun détail chiffré de l'offre que Siemens déposera avant le 16 juin, Christophe de Maistre réitère les engagements en terme de maintien de l'emploi. «Nous ne sommes pas comme certains groupes qui rachètent des sociétés puis se séparent des personnels qui ne les intéressent pas», affirme-t-il, mettant en avant une culture d'entreprise - et d'ingénieurs - commune entre les deux groupes.

    Siemens a-t-il des chances de convaincre le conseil d'administration d'Alstom de la pertinence de son offre. Balayant l'annonce de General Electric de créer 1 000 postes en France - «personne n'a vu le détail de cette promesse : sur quelle base, sur quel périmètre ?» et rappelant qu'on «ne s'allie pas avec un groupe de près de 100 000 personnes en trois jours, à la hussarde», le président de Siemens France le dit clairement : «Si notre proposition, une fois qu'elle aura été dévoilée, ne devait pas être retenue par le conseil d'administration d'Alstom, je pense sincèrement que leur branche Transport se trouverait gravement affaiblie.» Et d'argumenter : «Il y a là une occasion unique de créer un Airbus de l'énergie et un Airbus des transports, domaine dans lequel il faut affronter la concurrence de deux géants Chinois, qui disposent chacun d'une puissance de feu financière deux fois plus importante qu'Alstom. Si l'on veut de l'emploi en Europe, il faut des projets industriels solides.»

    Une interview à retrouver en intégralité dans les éditions du «Parisien» - «Aujourd'hui en France» du jeudi 5 juin 2014.