"Neurokiff", pour mesurer le plaisir procuré par la gastronomie

NANTES (Reuters) - "Neurokiff", un capteur d’émotions cérébrales qui mesure le plaisir procuré par la gastronomie française, symbole de la "French Tech" promue par le gouvernement, a été testé mercredi avec succès par la secrétaire d’Etat chargée du numérique. La machine, mise au point par une filiale de l’université de Nantes, retranscrit les fréquences du cerveau à l’aide d’un "casque neuronal" qui recouvre la tête. Un "encéphalogramme plat" a ainsi été enregistré chez Axelle Lemaire quand elle a goûté la première "bouchée" qui lui avait été concoctée par le chef étoilé Eric Guérin, car elle comportait notamment du thon – une denrée que la secrétaire d’Etat au Numérique a avoué ne pas aimer. Les fréquences de son cerveau se sont en revanche emballées quand elle a dégusté la deuxième bouchée – faite à base de fourme d’Ambert, de chocolat blanc et de truffe – puis un macaron à la fraise et la cacahuète. "Ce Neurokiff est tout à fait kiffant", a déclaré aux journalistes Axelle Lemaire après sa dégustation. "Il associe une qualité toute française qu’est la gastronomie, qui est reconnue internationalement, avec une autre qualité toute française, qui est celle de l’avant-gardisme technologique." "On n’a pas l’habitude d’avoir une expérience gustative neurologique, qui puisse être mesurée par des données et une modélisation mathématique", a ajouté la secrétaire d’Etat au numérique, qui se déplaçait à Nantes à l’occasion du web2day, un "festival digital" français. "C’est très étonnant de voir en direct le résultat de ma gourmandise." Le "capteur d’émotions" a désormais vocation à être proposé aux marques de luxe françaises pour qu’elles puissent faire de "l’événementiel" sur des salons spécialisés. Iréalité, la filiale de l’université qui l’a mis au point, a ainsi dit à Reuters être "en discussions" avec LVMH. "Cette machine permet aussi de dire qui, de deux personnes, a le plus apprécié tel ou tel plat", souligne Christophe Renaudineau, 27 ans, directeur de cette structure dédiée à l’innovation numérique. "Elle peut aussi être déclinée pour le monde du cinéma ou celui de la musique." Cette initiative intervient après que le gouvernement a lancé fin novembre 2013 la "French Tech", une initiative qui veut "positionner la France comme une place forte du numérique". Elle entend pour cela "labelliser les territoires à fort potentiel" comme Nantes, qui a fait acte de candidature à cette reconnaissance gouvernementale. (Guillaume Frouin, édité par Yves Clarisse)