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La campagne Sarkozy ou la folie des grandeurs

Récit. L’affaire Bygmalion révèle les sommes extravagantes dépensées en 2012 pour tenter de faire réélire le président.

Par  et

Publié le 05 juin 2014 à 12h27, modifié le 27 novembre 2014 à 12h00

Temps de Lecture 6 min.

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Au meeting de Nicolas Sarkozy, place de la Concorde, le 15 avril 2012.

Ce 26 mai, les enquêteurs de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) s'apprêtent à quitter le siège d'Event & Cie, la filiale du groupe Bygmalion, avec des caisses entières de factures.

Franck Attal, le patron opérationnel de Event & Cie, qui a organisé les 42 meetings de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012, est présent. Il interroge son avocat, Me Patrick Maisonneuve. Doit-il se confier immédiatement aux policiers ? Son conseil donne le feu vert. Alors, pendant la perquisition, il se lâche, à mots choisis, quand même. Et il confirme. La campagne 2012 de M. Sarkozy a bien été entachée d'irrégularités financières.

Lire : Article réservé à nos abonnés Une nouvelle menace judiciaire pour Nicolas Sarkozy

Les fausses factures ? Oui, bien sûr. Le plafond officiel des dépenses de campagne, fixé à 22,5 millions d'euros, a explosé. Alors, Franck Attal décrit les demandes pressantes de l'UMP. Sa propre angoisse de ne pas être payé pour des prestations que sa société a pourtant bien effectuées.

 GUILLAUME LAMBERT, L'HOMME DE CONFIANCE DE SARKOZY

L'obligation – économique, il faut bien rétribuer ses sous-traitants – d'accepter un artifice comptable parfaitement illicite : faire passer le surplus des sommes extravagantes dépensées pendant la campagne, soit plus de 11 millions d'euros, sur les comptes de l'UMP, au prétexte de fausses conventions.

Il décrit les réunions, donne les noms des participants. Il cite Guillaume Lambert, l'homme de confiance de Nicolas Sarkozy, qui l'a nommé directeur de sa campagne. Eric Cesari, l'ami du candidat, directeur général du parti. Et la bonne âme chargée de l'administration, Fabienne Liadzé.

Et enfin, bien sûr, Jérôme Lavrilleux, fidèle copéiste, organisateur hors pair, devenu directeur adjoint de la campagne. Aux policiers, M. Attal décrit un système, un emballement, que Le Monde a tenté de reconstituer, en examinant les comptes et autres factures, en rencontrant les principaux protagonistes de ce dossier. Aucun n'a accepté de s'exprimer publiquement. C'est fou comme les langues se libèrent… à l'abri derrière l'anonymat ! Mais devant la justice, c'est à visage découvert qu'ils devront s'expliquer.

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